Enchères sans-fil: Québecor la plus opportuniste, Rogers la plus fonceuse

Publié le 21/02/2014 à 07:00

Enchères sans-fil: Québecor la plus opportuniste, Rogers la plus fonceuse

Publié le 21/02/2014 à 07:00

Par Dominique Beauchamp

Québecor se montre opportuniste : 173 M$ ou 1,05 $ par action pour les licences hors Québec

Aux yeux de plusieurs analystes, Québecor est le gagnant des enchères parce que la société achète à prix d'aubaine sept licences du sceptre dans les quatre provinces les plus populeuses, au Québec,  en Ontario,en Alberta et en Colombie-Britannique.

«Québecor paie 60% moins qu’elle avait payé lors d’enchères en 2008, dans des marchés moins intéressants», indique Tim Casey.

Les analystes augmentent surtout leurs cours-cibles pour donner une valeur au spectre acquis.

Peu croient que Québecor implantera son propre réseau national, car la société ne bénéficie pas des avantages que sa marque et ses forfaits de services lui procurent au Québec, même si elle achetait Mobilicity.

«Québecor a dépensé un milliard depuis 2007 dans son service sans-fil au Québec pour attirer 500 000 abonnés, la plupart déjà clients de son service de câble. Malgré cet avantage, le service couvre à peine ses frais», fait valoir M. Casey.

Le spectre leur apparaît donc surtout comme un actif ou une monnaie d’échange que Québecor pourrait offrir à d’autres fournisseurs, en temps et lieu.

La valeur commerciale des sept licences est probablement deux à trois fois ce que Québecor a payé, estime Vince Valentini, de Valeurs mobilières TD, qui augmente son cours-cible de 32 à 33$.

«Québecor pourrait par exemple échanger du spectre avec Telus pour obtenir un bloc dans la partie inférieure de la bande 700 MHz au Québec dont elle a besoin dans son entente de partage de réseau avec Rogers », prévoit Jeff Fan, de Banque Scotia. Il augmente son cours-cible de 1$, pour le porter à 33,50$.

«Pour que Québecor envisage sérieusement de devenir un quatrième fournisseur national, il faudrait que le gouvernement intervienne et impose aux autres fournisseurs de lui donner un accès à des tours de transmission et à des ententes d’itinérance à bas prix», croit M. Valentini.

Cette opinion rejoint  "l'occasin à ne pas manquer» dont parle le Robert Dépatie, le président de Québecor.

Les scénarios évoqués par les analystes vont dans tous les sens incluant la vente éventuelle du spectre ou même un partenariat avec l’Américaine Verizon, qui a manifesté son intérêt pour le Canada.

Le bloc de spectre acquis est d’ailleurs contigu au réseau de Verizon aux États-Unis, note Greg MacDonald, de Macquarie Capital Markets Canada.

 

À la une

Pierre Fitzgibbon: «Dans la filière batterie, on est rendu trop loin pour reculer»

00:00 | Les Affaires

Le superministre a rencontré «Les Affaires» en table éditoriale afin de préciser sa vision de la filière batterie.

Table éditoriale avec le PDG de Northvolt: des batteries «made in Québec» avec du contenu d'ailleurs

En table éditoriale avec «Les Affaires», Paolo Cerruti affirme qu'il faudra être patient.

Le coup de poker de la filière batterie

BILLET. À vous de juger si nous avons des chances de remporter la mise ou de perdre gros dans la partie.