La débâcle de la Bourse américaine en début d'année est sans précédent. Conservez-vous plus de liquidités ?
Je ne crois pas que les États-Unis se dirigent vers une récession. La toile de fond reste favorable. L'emploi demeure vigoureux, et j'estime que le prix du baril de pétrole devrait se stabiliser. Avec la baisse des titres, il y a des escomptes. Ce n'est pas le moment de laisser des liquidités de côté, à mon avis.
Quelle action est sur votre écran radar ?
C'est une bonne occasion de profiter de la baisse de l'action de Mondelez (MDLZ, 40,58 $ US). L'entreprise (essaimée de Kraft en 2012) possède des marques très fortes que vos lecteurs connaissent sûrement, comme les biscuits Oreo et la gomme Trident. Même si la situation économique est plus difficile dans les pays émergents pour l'instant, ces endroits offrent de belles occasions d'augmentation de parts de marché à long terme. Les produits de collation connaissent également une bonne croissance. De plus, il y a beaucoup de pression pour que Mondelez augmente ses marges. La direction prend des décisions en ce sens, par exemple son choix de se concentrer sur ses marques les plus populaires. Même si ce n'est pas notre thèse, il n'est pas impossible que la société soit une cible d'acquisition, comme Kraft l'a été pour Heinz.
Quels secteurs trouvez-vous attrayants en ce moment ?
Le secteur bancaire américain a connu un recul important. La dépréciation du baril de pétrole a soulevé des inquiétudes sur les prêts faits aux entreprises du secteur énergétique. De mon côté, je prévois que le prix du baril se stabilisera. Je ne pense pas que l'économie américaine tombera en récession. Il y a aussi des occasions pour acheter sur faiblesse dans le secteur de la consommation avec des titres comme MasterCard (MA, 86,35 $ US), Walgreens (WBA, 77,17 $ US) ou Home Depot (HD, 120,42 $ US).
Y a-t-il un secteur que vous évitez actuellement ?
Hillary Clinton a de bonnes chances d'être la prochaine présidente. Ce serait la meilleure candidate pour le marché boursier en général, mais pas pour le secteur pharmaceutique. Elle a promis d'intervenir afin de contrôler le prix des médicaments. Son mari, Bill Clinton, avait pris des mesures similaires en 1993, et le secteur avait perdu 25 %. Individuellement, des titres comme Pfizer (PFE, 29,34 $ US) ont reculé à des niveaux intéressants, mais je serais plus prudent à l'égard de ce secteur.
Pierre Trottier est gestionnaire principal des actions américaines pour l’Industrielle Alliance. Le gestionnaire, qui a 20 ans d’expérience, gère un portefeuille de plus d’un milliard de dollars américains. Il est titulaire de deux MBA, de l’Université Laval et de l’Université de Floride du Sud.
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