Actions américaines : le moment de miser petit ?


Édition du 15 Août 2015

Actions américaines : le moment de miser petit ?


Édition du 15 Août 2015

Par Stéphane Rolland
Le courtier de devises

Les déboires du franc suisse au début de l'année offrent une porte d'entrée dans le titre du courtier de devises FXCM (NY, FXCM, 0,96 $ US), croit Ed Lugo, gestionnaire de portefeuille chez Franklin Equity Group à New York. Le déclin de la devise suisse a passablement ébranlé le courtier. En janvier dernier, la Banque nationale suisse a décidé de mettre fin à une politique monétaire visant à limiter l'écart entre le franc suisse et l'euro. En une seule journée, la valeur du franc suisse est passée de 1,17 à 1,39 dollar canadien, un bond de 19 %.

Le contrecoup est immédiat pour FXCM. L'action perd près de 90 % de sa valeur, chutant de 16,65 à 1,60 $ en quelques jours. Normalement, la société, qui ne fait aucun pari sur les devises, résiste aux variations du marché. Ce sont les clients qui enregistrent des pertes ou des gains. Mais cette fois, un client important se trouve en situation de défaut, mettant ainsi FXCM sur la touche. Embourbé, le courtier est secouru par le conglomérat Leucadia (NY, LUK). «Tout ça pour dire que le titre est maintenant une aubaine et devrait valoir plus à long terme», assure M. Lugo.

Le gestionnaire de portefeuille ajoute que la société a un bon bilan, maintenant que Leucadia s'est portée à son secours en y injectant 300 millions de dollars américains. La société domine toujours son secteur.

Le choix de M. Lugo s'aligne sur sa stratégie, qui est de miser sur des entreprises sous-estimées par le marché. Le consensus des analystes est en effet très pessimiste. Sur six analystes, quatre émettent une recommandation «vendre», par rapport à une recommandation d'achat et une recommandation «conserver».

Ashley N. Serrao, de Credit Suisse, croit elle aussi que la société sera en mesure de se redresser, «mais cela prendra du temps», prévient-elle. Pour cette raison, elle conseille d'éviter le titre. Son cours cible est à 1,25 $ US.

Le constructeur de tout-terrain

Phil Taller, vice-président et portefeuilliste chez Placements Mackenzie, a rencontré la direction de Polaris Industries (NY, PII, 135,86 $ US) à Las Vegas, récemment. Il reste convaincu que le constructeur de véhicules hors route (véhicules tout-terrain, motoneiges, motos) reste une société «de grande qualité», malgré une erreur coûteuse.

La société a trop pressé le citron en voulant réduire ses coûts. Des consultants lui ont recommandé d'investir 41 M $ US dans un projet de remplacement de son système de peinture et de s'accorder une période d'essai de trois mois pour déceler les imperfections. L'entreprise a dépensé 31 M $ US et a fait une vérification de trois heures, a confié Scott Wine, le chef de la direction, lors d'une entrevue au Wall Street Journal à la fin de juillet. Le dirigeant dit ne pas avoir été mis au courant des recommandations du consultant. Le subalterne responsable ne serait plus à l'emploi de la société.

Résultat de la bourde, la chaîne de production est déficiente, la société peine à répondre à la demande et doit sous-traiter certains services. Corriger les erreurs lui coûteront au moins 20 M $ US. Le mea-culpa de la direction a convaincu M. Taller. «C'est une difficulté temporaire, et l'impact n'est pas considérable», note le portefeuilliste, qui voit une occasion d'acheter le titre.

La majorité des analystes partagent son avis. Ils sont 17 à recommander l'achat, par rapport à 5 qui suggèrent de le conserver.

À la une

Logistique: sale temps pour les entreprises

03/05/2024 | François Normand

ANALYSE. Depuis 2020, les crises se multiplient, et les travailleurs du CN et du CPKC pourraient bientôt être en grève.

Les travailleurs du CN et du CPKC se donnent un mandat de grève

Un arrêt de travail au CN et au CPKC simultanément pourrait perturber les chaînes d’approvisionnement.

Bourse: Wall Street salue l’accalmie de l’emploi américain

Mis à jour le 03/05/2024 | lesaffaires.com, AFP et Presse canadienne

REVUE DES MARCHÉS. La Bourse de Toronto prenait plus de 100 points à la fermeture.