Actions américaines : le moment de miser petit ?


Édition du 15 Août 2015

Actions américaines : le moment de miser petit ?


Édition du 15 Août 2015

Par Stéphane Rolland

[Photo : Bloomberg]

Les petites capitalisations américaines ont été rattrapées par leurs grandes soeurs. En juillet, l'indice Russell 2000 a effacé sa surperformance par rapport au S&P 500. Vaut-il la peine de miser sur un retour en force des petits coureurs ? Des experts nous présentent leurs analyses et nous suggèrent quelques entreprises susceptibles de bien finir à la ligne d'arrivée.

Deux tendances s'affrontent, ce qui fait en sorte qu'il est difficile de faire son pari, dit Phil Taller, vice-président et portefeuilliste chez Placements Mackenzie à Toronto. «Les petites capitalisations américaines tendent à mieux performer que les grandes sociétés lorsque l'économie américaine est vigoureuse», commente-t-il.

En fait, les sociétés du Russell 2000, l'indice phare des petites capitalisations américaines, tirent en moyenne 83 % de leurs revenus de l'Amérique du Nord, selon les données compilées par Bloomberg. Ce pourcentage tombe à 70 % pour les 500 plus grandes sociétés américaines (S&P 500).

La concentration américaine a donné un coup de pouce au Russell 2000 au cours de la première moitié de l'année. L'indice a affiché sa plus forte hausse semestrielle de début d'année depuis 2010. En juin, les achats du Fonds négocié en Bourse iShares Russell 2000 (NY., IWN) aux États-Unis ont atteint un sommet depuis septembre 2008. Au Canada, le iShares US Small Cap Index (Tor., XSU) reproduit le même indice, mais avec une protection contre le risque de devise.

Plus volatiles, les actions des petites capitalisations sont davantage secouées dans les périodes de volatilité, nuance cependant M. Taller. L'onde de choc provoquée par la débâcle de la Bourse de Shanghaï et la crainte d'un défaut de la Grèce ont alimenté cette volatilité. L'avance des petites capitalisations s'est ainsi évaporée en juillet. Désormais, la question sera de savoir laquelle des deux tendances contraires prédominera, résume le gestionnaire.

Croissance ou taux d'intérêt

Jonathan Golub, stratège en chef des marchés américains de RBC Marché des Capitaux à New York, croit que les petites capitalisations devraient reprendre les devants dans la course. «Les petites capitalisations sont plus chères, mais vous payez une prime modeste en comparaison du potentiel de croissance, explique l'expert en entrevue téléphonique. Pour les 12 prochains mois, le bénéfice des petites capitalisations devrait progresser de 11 %. Au cours de la même période, le rythme sera de 7 % pour les grandes capitalisations.»

Dubravko Lakos-Bujas, de Credit Suisse, s'attend lui aussi à ce que les bénéfices croissent beaucoup plus vite dans l'univers des petites capitalisations. De nombreux risques réduisent cependant leur attrait, affirme-t-il dans une note à ses clients. Parmi ceux-ci, il note que les petites capitalisations sont plus exposées à la dette à court terme, ce qui fait qu'elles seront plus touchées par une hausse des taux d'intérêt.

La hausse des taux pourrait représenter un risque si elle s'accompagne de trop de volatilité, ajoute M. Golub. «Maintenir les taux à 0 % voudrait dire qu'on ne peut pas faire fonctionner l'économie sans faire de prêt gratuit, nuance-t-il. Si la Fed réussit à augmenter graduellement les taux sans créer de trop grands mouvements, ce sera positif pour le marché, et encore plus pour les petites capitalisations.»

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