Gildan (GIL, 29,04$): l'impôt minimum mondial change la donne
À quelques jours du dévoilement des résultats trimestriels de Gildan, Martin Landry de Stifel ajuste ses attentes, tenant compte pour la première fois des répercussions de l’implantation au début de 2024 de la taxe minimum mondiale de 15% sur les multinationales.
L’analyste fait preuve d’un peu moins d’optimisme que le consensus à l’égard du bénéfice par action que l’entreprise a généré au troisième trimestre que l’entreprise annoncera le 2 novembre prochain. Il table sur 0,71$ plutôt que 0,73$, comme anticipé par Wall Street. Ça représenterait une baisse 16% par rapport à la même période l’an dernier.
Il compte aussi sur une baisse de revenus de 2% par rapport au troisième trimestre de 2022, à 833 millions de dollars. Ce recul est le fruit d’une diminution de ses ventes de vêtements de sport de 5% par rapport à cette même période. Or, il sera gommé en partie par une bonne performance du côté des sous-vêtements, dont les ventes devraient avoir bondi de 22% en un an.
Cette tendance devrait toutefois nuire à ses marges brutes, ce pour quoi il leur retranche 200 points de base par rapport à l’an dernier.
Lors de la présentation des résultats du fabricant de vêtements, l’analyste s’intéressera tout particulièrement à trois éléments: l’évolution de la demande pour ses produits, la quantité d’items qui se trouve dans l’inventaire de ses distributeurs, et la férocité de la compétition.
Dès 2024, l’adoption de l’impôt minimum mondial - une initiative de l’OCDE pour que les multinationales ne fassent pas d’évitement fiscal à laquelle 140 pays se sont ralliés - affectera les résultats de l’entreprise dès 2024, croit Martin Landry.
Certes, les pays où les sociétés sont moins imposées pourraient offrir des mesures d’atténuation pour continuer d’attirer des investissements étrangers, concède l’analyste, mais peu d’informations circulent en ce sens pour le moment.
Ainsi, il s’attend désormais à un bénéfice par action de 11% inférieur à ses précédentes prévisions, passant de 3,30$ à 2,92$. Il maintient toutefois que Gildan génèrera 3,2 milliards de dollars en revenu.
Bien que la demande pour les articles promotionnels liés à la reprise des événements soit forte en cette ère post-pandémie, celle de l’impression numérique s’essouffle, selon les acteurs du milieu avec qui l’analyste a discuté. Ça ne devrait pas nuire à la performance de l’organisation au troisième trimestre, mais ça pourrait représenter un risque pour les prochains mois, estime-t-il.
Son cours cible passe de 37$ à 34$, mais sa recommandation demeure à «achat». Malgré ses corrections, le titre demeure attrayant d’après l’analyste, puisque son cours cible représente 10x ses bénéfices attendus.
De plus, la baisse du prix du coton prévue devrait bonifier le taux de croissance de son bénéfice par action, et lui faire avoisiner les 15%, table Martin Landry.