BLOGUE. Dans un sondage, tout est dans la question.
En 2004, Greenpeace avait commandité un sondage sur l’éventuelle centrale au gaz du Suroît. Les deux-tiers des Québécois s’étaient dits contre. On avait clamé haut et fort l’opposition majoritaire des citoyens.
Fort bien. Mais qu’auriez vous répondu si on vous avait demandé, à brûle-pourpoint, « Sachant que la centrale du Suroît va rejeter dans l’atmosphère autant de gaz à effet de serre que 100 000 véhicules, êtes-vous pour ou contre ? »
Je me trompe peut-être sur les mots ou sur les chiffres. Mais pour l’essentiel, telle était la formulation. Et comme de raison, sans poser davantage de questions, les grands médias avaient rapporté servilement le lendemain le pseudo blocage de la population envers le projet.
Vous en voulez des conclusions en faveur de votre position ? Je vais vous concocter une question qui va aider, répond le sondeur qui flaire la bonne affaire.
J’en parle parce que nous venons d’être mis en présence de deux sondages aux conclusions totalement contradictoires quant à l’opinion populaire sur le niveau des redevances versées par les minières au Québec.
Un premier – à saveur écologiste – conclut qu’elles sont insuffisantes, un deuxième – demandé par les milieux d'affaires - – montre qu’une forte majorité de Québécois trouvent qu’elles sont largement convenables.
PLUS : Sondage : une majorité de Québécois veulent plus de redevances
La première enquête d’opinion publique est signée Léger Marketing, la deuxième de la maison Crop. Et évidemment, on se demande maintenant comment deux firmes renommées peuvent présenter des résultats aussi opposés.
