Olivier Schmouker - Avez-vous l'étoffe d'un héros?

Publié le 19/04/2011 à 09:24, mis à jour le 21/04/2011 à 13:55

Olivier Schmouker - Avez-vous l'étoffe d'un héros?

Publié le 19/04/2011 à 09:24, mis à jour le 21/04/2011 à 13:55

2. L’überconfiance

L’überconfiance? C’est l’excès de confiance en soi, qui peut se révéler un grand atout dans des situations données, notamment lorsqu’il s’agit d’innover ou quand il faut faire face à une situation de crise. Cette qualité est difficile à appréhender, car sa définition est relativement floue.

Toutefois, il est possible de savoir si on l’a en soi ou pas, en se souvenant de la manière dont on a agi lors de notre dernier échec : soyez honnête, et dîtes-vous maintenant franchement si, en réfléchissant aux raisons de l’échec, vous vous êtes dit que vous aviez une part dans celui-ci, ou bien si vous avez cherché à faire porter le chapeau à des «circonstances exceptionnelles», voire à des «collègues incompétents»…

«En entretien d’embauche, je demande systématiquement aux candidats les plus intéressants comment ils se sont comportés lors de leur dernier ratage professionnel. Je sais que je suis en face d’une personne qui a l’étoffe d’un grand leader quand je vois celle-ci jubiler en me racontant combien le défi était difficile à relever et comment il a suffi d’un rien pour que tout capote, mais surtout d’un rien qui découle en partie d’une erreur qui leur est propre. Je sais que cette personne a retiré quelque chose de son erreur, et que cela ne se reproduira plus», dit Jen-Hsun Huang, cofondateur et PDG de Nvidia.

L’idée ici, c’est que ceux qui sont überconfiants n’ont pas peur de partager avec les autres les enseignements de leurs échecs. Bien au contraire. Ils savent que leur ego n’a pas à en être blessé – qui ne tente rien n’échoue jamais -, et que leur image auprès des autres n’en sera que meilleure, car plus humaine.

3. L’esprit d’équipe

Les grands leaders ne sont pas de simples chefs d’équipe. Non, ils comprennent le fonctionnement intrinsèque d’une équipe, savent en déceler les forces et les faiblesses, et par suite en tirer le maximum possible. En fait, plus que l’esprit d’équipe, ils ont l’intelligence du jeu, un peu comme l’avaient en soccer Éric Cantona, ou encore Zinedine Zidane.

«Sur le terrain, il y a des personnes en qui vous avez entière confiance, au point de les croire infaillibles, à l’image de demi-dieux. Le jeu se fait en fonction d’eux. Chacun agit en fonction d’eux. Ceux-là le savent et en profitent pour jouer mieux que tout le monde», dit Mark Pincus, le PDG de Zynga Game Network, en soulignant qu’il a tout appris en matière de leadership en jouant les fins de semaine au soccer.

L’important alors est d’avoir une «vision périphérique». De quoi s’agit-il? D’une sorte de sixième sens qui permet au leader d’anticiper ce qui va se produire à partir de signaux indicateurs infimes, qui échappent à la plupart d’entre nous. Un muscle qui tressaille chez l’adversaire, qui indique qu’il va se lancer avec la balle vers la gauche. Un mouvement simultané de deux ou trois joueurs adverses d’un même côté du terrain, signe d’une attaque en vue. Une erreur de placement d’un joueur, révélatrice d’une faille dans la défense adverse. Tout cela, les grands leaders le voient avant les autres et en tirent profit.

À propos de ce blogue

EN TÊTE est le blogue management d'Olivier Schmouker. Sa mission : aider chacun à s'épanouir dans son travail. Olivier Schmouker est chroniqueur pour le journal Les affaires, conférencier et auteur du bestseller «Le Cheval et l'Äne au bureau» (Éd. Transcontinental), qui montre comment combiner plaisir et performance au travail. Il a été le rédacteur en chef du magazine Premium, la référence au management au Québec.

Olivier Schmouker

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