Les robots, bénédiction ou malédiction pour l'emploi?

Publié le 11/05/2015 à 07:09

Les robots, bénédiction ou malédiction pour l'emploi?

Publié le 11/05/2015 à 07:09

Scénario catastrophiste ? Comme on en a, d’ailleurs, vu tant d’autres par le passé, chaque fois, en fait, qu’une avancée technologique était enregistrée ? Rappelons-nous… Dans les années 1810, des artisans (tondeurs, tricoteurs, etc.) britanniques se sont violemment révoltés contre l’emploi de machines, comme les métiers à tisser, craignant pour l’avenir de leurs métiers. Il s’agissait là d’une des formes de l’opposition acharnée à la révolution industrielle que connaissait alors la Grande-Bretagne. En un sens, ces artisans-là avaient raison de s’inquiéter pour leur avenir professionnel, car leurs métiers ont bel et bien disparu. Cela étant, ils avaient tort en ce sens que la meilleure réaction n’était pas la confrontation, mais l’adaptation à l’évolution : l’industrie du textile existe toujours de nos jours, bien entendu, et a toujours besoin de main-d’œuvre pour fonctionner. Par conséquent, l’avènement des robots va, semble-t-il, faire subir une nouvelle mutation à nos métiers, mais cela va-t-il pour autant se traduire par un effondrement économique ? Ne sommes-nous pas assez intelligent pour effectuer cette mutation au bon rythme, sans déclencher de catastrophe ? Oui, ne sommes-nous pas assez intelligent pour nous adapter, une fois de plus ?

Coïncidence, je suis justement tombé hier sur une étude passionnante à propos des robots, intitulée Robots : Curse or blessing ? A basic framework. Celle-ci est signée par – tenez-vous bien – nul autre que Jeffrey Sachs, l’économiste américain qui dirige l’Institut de la Terre de l’Université Columbia (Etats-Unis) et qui conseille les grands de ce monde, à l’image de Ban Ki-moon, le secrétaire général des Nations unies ; et par deux étudiants en économie de l’Université de Boston (Etats-Unis), Seth Benzell et Guillermo LaGarda. Son but est on ne peut plus simple : découvrir ce qui se passerait pour nos économies si les robots y prenaient davantage de place.

Les trois chercheurs ont concocté un modèle de calcul économétrique visant à déterminer l’impact économique global des robots à mesure que ceux-ci prennent de l’importance dans la capacité de production – biens comme services – d’une société. Ils ont ainsi considéré que les robots avaient une particularité par rapport à l’être humain, à savoir qu’ils produisaient sans nécessiter de travail. Plus précisément, que les faire fonctionner ne coûtait, somme toute, quasiment rien, surtout quand on compare ça à tout ce qu’il en coûte de faire travailler un être humain (un exemple frappant : un employeur doit rémunérer un être humain durant ses temps de pause et ses congés, ce qui est nullement le cas pour les robots).

Ils ont également considéré que les êtres humains connaissaient deux grandes périodes durant leur vie. La première, c’est celle de la jeunesse, où l’on travaille, consomme et épargne ; la seconde, celle de la vieillesse, ou de la retraite, si vous préférez, où l’on ne fait que consommer. Simple et limpide, n’est-ce pas ?

Bien. Ils ont ensuite mis au point leur modèle de calcul à partir de ces postulats, et regardé ce qui se passait au fil du temps, à mesure que les robots prenaient de plus en plus d’importance dans la capacité de production de la société. À présent, accrochez-vous bien, car ce que cela leur a permis de découvrir est purement stupéfiant!

À propos de ce blogue

EN TÊTE est le blogue management d'Olivier Schmouker. Sa mission : aider chacun à s'épanouir dans son travail. Olivier Schmouker est chroniqueur pour le journal Les affaires, conférencier et auteur du bestseller «Le Cheval et l'Äne au bureau» (Éd. Transcontinental), qui montre comment combiner plaisir et performance au travail. Il a été le rédacteur en chef du magazine Premium, la référence au management au Québec.

Olivier Schmouker

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