Résultat? Seulement 25,7% des participantes ont choisi la version compétitive, en revanche, les participants masculins, eux, ont été 42,1% à l'adopter. Si l'on s'arrêtait donc là dans l'expérience, on en conclurait que, sans équivoque, les hommes aiment plus la compétition que les femmes. Et on se mettrait le doigt dans l'œil…
Mmes Müller et Schwieren ont dressé le profil psychologique de l'ensemble des participants, selon le modèle théorique des Big 5. Les Big 5 (ou «modèle Océan», en français) sont cinq traits centraux de la personnalité empiriquement mis en évidence par la recherche en psychologie. Il s'agit de :
> Ouverture à l'expérience : curiosité, imagination, originalité, etc.
> Contrôle : autodiscipline, sens de l'organisation, etc.
> Extraversion : altruisme, caractère fonceur, énergie, etc.
> Agréabilité : coopération, compassion, etc.
> Névrotisme : vulnérabilité, fragilité psychique, tendance à la dépression, etc.
Puis, elles ont regardé s'il y avait la moindre corrélation entre l'un ou plusieurs de ces traits de personnalité avec le goût pour la compétition. C'est-à-dire qu'elles ont cherché si, par exemple, les participants qui ont préféré la forme de rémunération bonifiée l'avaient fait parce qu'ils avaient une Ouverture à l'expérience nettement plus développée que les autres. Etc.
Allons droit au but. Voici la grande trouvaille des deux chercheuses allemandes : il y a bel et bien une corrélation valide. Une seule, de surcroît négative. Laquelle? Celle avec le Névrotisme.