> Regardez chacun autrement. Le flux d'idées idéal doit toujours passer par différentes personnes. Or, celles-ci présentent des niveaux différents de résistance et de perméabilité à ce flux. Il convient donc d'analyser chacun en fonction de ce duo résistance/perméabilité, lequel peut être déterminé à partir des évaluations professionnelles faites au fil des ans. L'intérêt de cette approche est quelle permet de voir les uns et les autres sous un autre jour, et par suite de dessiner des schémas de flux d'idées auxquels on n'aurait pas pensé a priori (ex.: nous avons tous le réflexe de considérer que c'est le "big boss" qui doit trancher, alors que ce n'est pas forcément toujours la meilleure chose qui soit…).
> Optez pour les duos. L'être humain est faillible. Oui, même les meilleurs d'entre nous commettent, un jour ou l'autre, des erreurs. C'est pourquoi les deux chercheurs danois pensent qu'il est bon de miser sur des duos : le risque d'erreur (omission, biais, etc.) est dès lors amoindri, pour ne pas dire quasi nul lorsque le duo fonctionne à merveille. A correspond à ce moment-là à deux personnes (A' et A''), B à deux autres personnes, etc. Le hic? Quand on est deux, on ne s'entend pas toujours, ce qui risque de gripper le processus de prise de décision. Le remède est dès lors de faire intervenir ponctuellement une tierce personne pour surmonter la difficulté rencontrée, en considérant, par exemple, que la majorité l'emporte.
> Distinguez évaluation et décision. Évaluer une idée n'est pas la même chose que choisir la bonne idée. Et bien souvent, ont noté les deux chercheurs danois, l'idéal est de demander à certains d'évaluer et à d'autres de trancher. Comment faire? On peut, par exemple, procéder à un vote anonyme pour trancher, ou bien décider de ne pas discuter les idées avant qu'elles n'aient été évaluées. On peut également considérer, pour les projets d'importance, la création d'une équipe spéciale dédiée exclusivement à l'évaluation des idées – qui fonctionnerait en polyarchie, recommandent-ils – et d'une autre pour le choix final.
Voilà. Prendre de meilleures décisions est à votre portée. Il vous suffit pour ce faire de vous pencher sur le design de votre processus de prise de décision et d'avoir le courage d'y apporter les changements nécessaires.
En passant, le philosophe grec Héraclite disait : «Rien n'est permanent, sauf le changement».
Découvrez mes précédents billets
Rejoignez-moi sur Facebook et sur Twitter
Mon livre : Le Cheval et l'Âne au bureau