Warren Buffett : deux visions de l'investissement?

Publié le 06/02/2013 à 14:02, mis à jour le 06/02/2013 à 17:57

Warren Buffett : deux visions de l'investissement?

Publié le 06/02/2013 à 14:02, mis à jour le 06/02/2013 à 17:57

 

Le deuxième discours se veut un peu plus discret, puisqu'il s'adresse davantage aux mordus de l'investissement. Il fait davantage référence à la recherche intensive d'opportunités, aux sociétés et bourses peu liquides et aux produits dérivés. En 1996, M. Buffet avait déclaré qu'il pouvait garantir un rendement minimum  de 50% par année sur un petit portefeuille. Il ne fait nul doute que pour obtenir de tels rendements, il ne suffit point de sélectionner quelques entreprises solides pour ensuite les détenir sur de nombreuses années. 

 

Or, nous savons qu'un gros portefeuille ne pourrait point profiter des petites entreprises dont les titres offrent peu de liquidités à la bourse. Toutefois, lorsque M. Buffett s'adresse au grand public, il ne parle pas nécessairement qu'à des multimillionnaires! Il sait fort bien que la plupart des gens détiennent des portefeuilles qui ne surpassent pas un ou deux millions de dollars. Alors, pourquoi discuter avant tout d'une façon d'investir qui engendre des rendements plus modestes?

 

Nous pensons que l'élément essentiel expliquant ce fait repose dans le temps et le talent requis pour engendrer ce genre de rendement. Investir comme il le faisait dans son partnership dans les années 50 et 60 exige une quantité de recherches gigantesque. Chercher à l'imiter sans y mettre beaucoup d'efforts conduirait probablement à des résultats désastreux. En agissant ainsi, M. Buffett ne rendrait pas service à ses lecteurs ou auditeurs. Vaut mieux prodiguer des conseils qui seront potentiellement suivis par un grand nombre de personnes. Par la suite, ceux qui désirent aller plus loin creuseront davantage par eux-mêmes. Ils seront intrigués par ses petits commentaires lancés de temps en temps, tels que celui qui mentionne le fameux 50% de rendement. Un autre exemple constitue l'attrait du ''pink sheets'' pour Buffett. La plupart des investisseurs seront peu intéressés à effectuer des recherches à partir des sociétés qui se transigent sur des bourses obscures. Heureusement que c'est le cas! La majorité des sociétés qui s'y trouvent sont déficitaires. Le risque d'erreur s'avère élevé.  À l'opposé, ce genre de bourse peut servir de point de départ pour les investisseurs minutieux et ambitieux. 

À propos de ce blogue

Patrick Thénière et Rémy Morel sont associés et gestionnaires de portefeuille chez Barrage Capital, une firme montréalaise de gestion d'actifs. www.barragecapital.com

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