Vendre en pièces détachées

Publié le 15/06/2010 à 23:52

Vendre en pièces détachées

Publié le 15/06/2010 à 23:52

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Avez-vous remarqué que de plus en plus, les commerçants nous vendent leurs produits en pièces détachées? Par exemple, si vous voyez une belle annonce de cinéma maison dans les journaux, vous vous attendez peut-être à payer le prix indiqué dans l'annonce. Or, lorsque vous arrivez sur les lieux, vous constatez probablement qu'il faut acheter plusieurs autres pièces afin de vraiment obtenir ce que vous aviez en tête.

Sur notre facture de téléphone cellulaire, on peut voir les frais de réseau, la taxe municipale 911 ainsi que les frais d'accès 911 indiqués à part. Ce type de facturation permet d'abaisser le coût affiché du forfait, et ainsi attirer les clients avec des bas prix.

Or, on pourrait tout aussi bien débuter avec un forfait gratuit, en prenant soin d'y ajouter un frais de loyer, un frais de salaires d'employés ainsi que des frais d'impôts! Ce que l'on tente de faire en fait, c'est d'isoler certaines dépenses invariables en pensant qu'elles seront acceptables aux yeux du client. Ainsi, on pense l'amener à penser : ''Ah, ces frais, la compagnie n'a pas le choix de les payer. Je ne dois donc pas en tenir compte dans le prix qu'elle me charge''.

On assiste au même phénomène dans les billets d'avion, où le prix pour les baggages n'est plus inclus dans le prix initial. Il faut également souvent payer un surplus pour sélectionner certains sièges. Heureusement, on peut éviter ces frais en n'apportant aucun baggage ou en acceptant n'importe quel siège.

Le plus frappant, c'est que le gouvernement utilise également de plus en plus cette stratégie. Au Québec, nos impôts sont morcelés afin de nous faire avaler la pilule plus facilement :  prélèvements pour congés parentaux, frais de services de santé (payé par l'employeur), l'assurance-médicament ainsi que le nouvel impôt pour les soins de santé qui a été établi au dernier budget.

Ces ajouts rendent nos rapports d'impôts plus complexes, alors qu'ils pourraient souvent figurer dans un seul impôt. Quant aux commerçants, leurs ventes en pièces détachées embrouillent notre processus de prise de décision et rendent difficiles les comparaisons avec les compétiteurs.

Peut-être qu'en tant que citoyens et consommateurs, nous devrions exiger la cessation de ces pratiques. Qu'en pensez-vous?

 

À propos de ce blogue

Patrick Thénière et Rémy Morel sont associés et gestionnaires de portefeuille chez Barrage Capital, une firme montréalaise de gestion d'actifs. www.barragecapital.com

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