L'arme ultime d'un pays : sa devise

Publié le 14/07/2011 à 12:20, mis à jour le 14/07/2011 à 23:04

L'arme ultime d'un pays : sa devise

Publié le 14/07/2011 à 12:20, mis à jour le 14/07/2011 à 23:04

Lorsque les  joueurs sont témoins de fortes augmentations de prix, ils s'inquiètent de la valeur future de la monnaie. Par conséquent, ils tentent d'élever constamment les prix afin de se protéger contre des hausses futures. On obtient un cercle vicieux. Lorsque l'inflation atteint des niveaux importants, il devient difficile de la contrôler. Il s'agit du risque auquel sont confrontés les américains.

Nous avons mentionné un peu plus haut que si un joueur du Monopoly détenait le droit de créer autant d'argent qu'il le désire, les autres joueurs cesseraient de jouer. Dans le vrai monde, les autres joueurs ne cessent pas de jouer, même s'ils sont conscients de cet étonnant pouvoir. Le Japon a pendant longtemps hypothéqué son niveau de vie au profit des américains, en acceptant de se faire payer en dollars US, pour voir ensuite la valeur de ses énormes réserves de monnaie étrangère s'effriter avec un rééquilibre des taux de change. On peut critiquer ouvertement les américains de profiter de cet ultime avantage. Mais qui devrait-on blâmer? Celui qui tire avantage d'une situation ou celui qui accepte volontairement et en toute connaissance de cause de se prêter à ce petit jeu?

Pour évaluer les chances de défaut d'un pays, on doit d'abord observer s'il possède sa propre devise. Ce n'est pas le cas de la Grèce, de l'Italie, de l'Irlande, de l'Espagne et du...Québec! C'est pourquoi on ne peut pas utiliser le ratio de la dette totale sur le produit national brut pour fins de comparaisons d'un pays à l'autre. Au Canada, le pays lui-même jouit de l'avantage de la devise. Cependant, on ne peut en dire autant de ses provinces. C'est pourquoi la dette canadienne représentera toujours moins de risques que la dette québécoise, si elles affichent des niveaux d'endettement équivalent (ce qui n'est pas le cas, le Québec étant plus endetté en pourcentage de son produit national brut).

À propos de ce blogue

Patrick Thénière et Rémy Morel sont associés et gestionnaires de portefeuille chez Barrage Capital, une firme montréalaise de gestion d'actifs. www.barragecapital.com

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