Évaluation de titres : que faire avec l'encaisse?

Publié le 10/08/2010 à 23:32, mis à jour le 10/08/2010 à 23:32

Évaluation de titres : que faire avec l'encaisse?

Publié le 10/08/2010 à 23:32, mis à jour le 10/08/2010 à 23:32

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Si vous connaissez bien le ratio cours-bénéfice, vous savez qu'il faut parfois faire des ajustements afin de tenir compte de certains éléments avant de conclure si un titre est cher ou non.

Lorsque l'on est en présence d'une entreprise dont le bilan est extraordinaire, il est fréquent de voir les investisseurs retrancher l'encaisse du prix d'un titre. Par exemple, Microsoft se transige actuellement à 25$, et l'encaisse représente près de 3$ par action. Si on prévoit un profit de 2,20$ par action, on dira que le ratio s'élève à plus de 11. Par contre, en retranchant l'encaisse, on obtiendrait plutôt un ratio de 10. C'est pourquoi les investisseurs diront souvent : ''Il se transige à 11 fois les profits, mais si on retranche l'encaisse, c'est seulement 10 fois''.

Cependant, l'inverse est plus rarement utilisé. Pour Wal-Mart, la dette nette représente 9,20$ par action, alors que le titre se transige à 52$. Par conséquent, si l'on prévoit un profit de 4$ par action, devrait-on dire que le ratio cours-bénéfice est de 13, ou plutôt de 15 lorsque l'on rajoute l'endettement?

Un investisseur qui adore ses titres développera souvent le réflexe de retrancher l'encaisse pour certains titres, sans toutefois procéder au même ajustement lorsque la compagnie est endettée. On aime bien se convaincre que tout est plus beau!

Mais une question demeure : doit-on vraiment retrancher l'encaisse de façon systématique pour tous les titres? Prenons Microsoft. Tout le monde sait que la direction affiche une attitude conservatrice en général. Il serait très étonnant que la direction décide du jour au lendemain de tout distribuer l'encaisse en dividendes, pour ensuite endetter l'entreprise. Autrement dit, on peut facilement supposer qu'une certaine partie de l'encaisse sera toujours présente au bilan. Par conséquent, un montant quelconque ne sera jamais utilisé afin de produire des profits supplémentaires, et encore moins à réduire le prix du titre pour l'acheteur.

Il est fort sage de la part de la direction de conserver un coussin financier afin de prévoir les imprévus et les ralentissements économiques. Nous sommes tout à fait d'accord avec ce type de comportement. Mais on ne doit pas non plus prétendre payer moins cher pour un titre si cette encaisse sert effectivement de coussin financier. C'est un peu comme une assurance. Elle sera utile uniquement si ça va mal.

Nous détenons un titre en portefeuille pour lequel nous avons payé un prix inférieur à son encaisse net. Il serait totalement farfelu de prétendre que nous avons payé un ratio cours-bénéfice négatif! C'est pourquoi nous préférons calculer le ratio sans tenir compte de l'encaisse, tout en sachant que l'argent est là. Si nous avons la certitude qu'au moins une partie de l'encaisse sera distribuée bientôt, nous pouvons alors déduire ce montant du prix payé. On peut également appliquer le même traitement dans le cas d'une acquisition profitable, puisque celle-ci servira à ''gonfler'' les profits futurs.

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