Garderies: des ajustements inévitables et raisonnables


Édition du 29 Novembre 2014

Garderies: des ajustements inévitables et raisonnables


Édition du 29 Novembre 2014

Pire, les finances du Québec sont dans un état lamentable, résultat de la très grande générosité des programmes (assurance parentale, assurance médicaments, très faibles droits de scolarité universitaire, sans oublier les services de garde) qu'ont instaurés les politiciens pour se faire élire et réélire, autant de services que les autres provinces estiment trop coûteux pour leur population. De plus, comme le déficit du gouvernement est devenu «structurel», il ne pourra se résorber par la seule croissance de l'économie.

Le Québec est aussi la plus endettée des provinces, de façon relative, ce qui lui coûte des frais d'intérêt annuels de 11 G$. En outre, ses contribuables sont les plus imposés du Canada. Et c'est loin d'être fini, comme en font foi la baisse de 300 millions de dollars des subventions aux municipalités et les transferts à venir aux commissions scolaires.

C'est dans ce contexte que survient la hausse des tarifs des services de garde. On peut argumenter à l'infini sur les montants, mais les tarifs proposés sont pertinents et raisonnables.

À 7,30 $ par jour, la contribution envisagée après impôt baisse sous ce montant pour près de 30 % des familles. Dans certains cas, un couple ayant deux revenus totalisant 50 000 $ et moins paiera un tarif moindre que celui qu'il paie aujourd'hui. Globalement, près de 60 % des familles paieront moins que 9 $ bruts à compter de janvier 2015, et leur contribution nette sera inférieure à cette somme.

Ce n'est qu'à compter de 157 500 $ de revenu familial qu'un couple dont les deux membres gagnent le même salaire paiera le tarif maximum de 20 $, mais 15,66 $ après impôt, comparativement à 5,78 $ actuellement. Toutefois, si ce revenu de 157 500 $ et plus est gagné par un seul membre du couple, sa contribution ne donnera pas droit à la déduction fiscale fédérale, qui n'est accessible qu'au conjoint ayant le revenu le plus faible. Cette famille paiera donc le plein tarif de 20 $, mais convenons qu'elle n'est pas dans la pauvreté. Pour cette raison, la contribution supplémentaire frappera davantage les couples dont les revenus sont inégaux, ce qui devrait décourager le conjoint ayant le plus petit revenu de rester à l'écart du marché du travail.

À propos de ce blogue

Tour à tour rédacteur en chef et éditeur du journal Les Affaires pendant quelque 25 ans, Jean-Paul Gagné en est l’éditeur émérite depuis 2007. En plus de publier un commentaire hebdomadaire dans le journal et de tenir un blogue dans LesAffaires.com, il participe à l’organisation d’événements et représente le journal dans les milieux d’affaires. Il est aussi appelé à commenter l’actualité dans d’autres médias et à prononcer des conférences. Jean-Paul Gagné a consacré sa vie professionnelle au journalisme économique. Avant son entrée aux journal Les Affaires, qu’il a contribué à relancer pour en faire la principale publication économique du Québec, il a passé une douzaine d’années au quotidien Le Soleil, où il était journaliste économique et cadre à la rédaction. Jean-Paul Gagné est diplômé en économie et en administration. Il a reçu de nombreuses marques de reconnaissance, dont les prix Hermès et Gloire de l’Escolle de l’Université Laval, le prix Carrière en journalisme économique de la Caisse de dépôt et placement et Merrill Lynch et le Prix du livre d’affaires remis par Coop HEC Montréal et PricewaterhouseCoopers. Il siège au conseil d’administration d’organismes sans but lucratif.

Jean-Paul Gagné

Blogues similaires

Apprendre à tourner la page

Édition du 20 Janvier 2021 | Olivier Schmouker

CHRONIQUE. J’ ai une grande nouvelle que j’ai annoncée déjà il y a quelques jours sur notre site web.