Rien dans les indications fournies par le conseil d'administration ne permet de savoir ce qu'il a dit.
En l'absence de ces indications, l'indemnité de départ versée à l'ancien chef de direction est susceptible de donner l'impression soit d'un cadeau fait à quelqu'un qu'on aimait bien, soit d'un achat de silence.
La crédibilité de l'entreprise est en jeu. Particulièrement alors que cette absence de détails fait suite à une étrange incohérence où le conseil d'administration a induit l'actionnariat et le public en erreur. Le 26 mars, le communiqué de presse de l'entreprise indiquait: "que M. Pierre Duhaime a démissionné de sa fonction". La circulaire indique plutôt maintenant "qu'il a été relevé de ses fonctions".
Les actionnaires institutionnels de SNC-Lavalin semblent demeurer inactifs dans la crainte que trop de remous ne ternissent la réputation de l'entreprise. Celle-ci risquerait alors de voir son carnet de commandes fondre et la valeur de son action faire de même.
C'est au contraire l'inertie qui risque de nuire à la firme d'ingénierie. Il faut éliminer les doutes quant à la probité de SNC et s'assurer que son conseil d'administration n'est pas en partie en train de cautionner des actes inappropriés.
Au 31 décembre 2011, la Caisse de dépôt avait une participation évaluée à 453 M$ dans SNC et détenait 5,8% de son capital-actions.
La Caisse a l'obligation d'exiger des sociétés dans lesquelles elle investit un très haut niveau de gouvernance. Plus encore s'il s'agit d'un fleuron québécois. Elle doit poser la question: qu'a dit au juste monsieur Duhaime au sujet de ces paiements de 56 M$?
On verra ensuite si d'autres actions sont nécessaires.