L'annonce de l'arrestation de l'ancien vice-président Riadh Ben Aïssa par les autorités suisses cette fin de semaine vient en outre jeter une nouvelle interrogation sur la connaissance qu'avait monsieur Duhaime de ce qui se passait en Afrique du nord lorsqu'il a autorisé un paiement de 33,5 M$ en décembre 2011. Cette autorisation a eu lieu alors que les Suisses enquêtaient depuis un bon moment puisque les déclarations des autorités révèlent qu'ils sont sur l'affaire depuis un an. Il est possible que la police ait su des choses que la haute-direction ne savait pas, mais, quand même, il est étonnant qu'au 31 décembre 2011, le bruit fait par ce qui se passait en Afrique était parvenu aux oreilles de la police depuis plusieurs mois, mais n'était pas encore parvenu à la haute-direction.
C'est pour cette raison que l'on aurait aimé que la Caisse fasse un pas supplémentaire et demande dans sa lettre au conseil de rendre public, dans son essence, le témoignage de monsieur Duhaime lors de l'enquête interne.
En ne demandant pas d'explications supplémentaires sur ce qu'a dit monsieur Duhaime, la Caisse et les autres actionnaires institutionnels choisissent de faire un acte de foi dans le conseil d'administration de SNC.
Malheureusement ce conseil a, à ce jour, fait quelques faux pas qui n'autorisent pas un pareil acte de foi.
Qu'il suffise de se rappeler que le 26 mars, l'entreprise indiquait "que M. Pierre Duhaime a démissionné de sa fonction" (ce qui ne donne généralement pas droit à une indemnité), alors que, quelques semaines plus tard, la circulaire indiquait plutôt "qu'il a été relevé de ses fonctions" (ce qui, lorsqu'il n'y a pas de cause, donne droit à une indemnité).
Dans ce contexte, le refus du conseil de donner des précisions sur le témoignage de son ancien chef de direction est susceptible de donner l'impression qu'un cadeau a pu lui être fait parce qu'on l'aimait bien ou parce qu'on souhaitait son silence.
Qu'a dit au juste monsieur Duhaime au sujet de ces paiement de 56 M$?
On ne sait toujours pas. Mais croisons les doigts, même si elle ne pose pas la question, la Caisse invite le conseil à une plus grande transparence. On saura peut-être enfin jeudi.