Pouliot - Rapport D'Amours: pas tabletté, mais Québec doit trancher maintenant

Publié le 19/09/2013 à 09:29, mis à jour le 19/09/2013 à 09:38

Pouliot - Rapport D'Amours: pas tabletté, mais Québec doit trancher maintenant

Publié le 19/09/2013 à 09:29, mis à jour le 19/09/2013 à 09:38

BLOGUE. Le rapport D'Amours est-il sur le point d'être tabletté? Non. Mais l'une de ses principales raisons d'être, le renflouement des régimes de retraite publics, est effectivement à haut risque d'être repoussée aux calendes grecques.

Deux choses nous ont particulièrement surpris à la lecture du rapport de la commission parlementaire sur les recommandations du comité D'Amours.

On y dit une chose et son contraire

D'accord avec les parlementaires, la rente de longévité peut difficilement être implantée du jour au lendemain.

La proposition vise à permettre l'établissement d'une rente annuelle de 10 000$ à compter de 75 ans, qui serait financée à la fois par l'employé et l'employeur à raison d'une cotisation équivalente à 1,6% du salaire admissible (843,15$ par année pour un salarié gagnant plus de 51 100$, l'équivalent pour l'employeur).

Des discussions doivent avoir lieu avec Ottawa pour que son implantation ne vienne pas diminuer le Supplément de revenu garanti. Pour cette raison, un délai est justifiable.

La commission parlementaire poursuit cependant en recommandant que des études supplémentaires viennent évaluer l'impact de la rente sur les entreprises et l'économie, puis, que l'on examine la possibilité de bonifier le régime des rentes du Québec de manière à porter le taux de remplacement du revenu de 25% à 50%.

SUIVRE SUR TWITTER: F_POULIOT

Il est difficile de trouver plus incohérent et antinomique. Pendant que l'on s'interroge si l'effort demandé aux entreprises ne sera pas trop important, on pense aussi à leur demander plus de coûts que ce que suggère le rapport D'Amours. Le mémoire de la Fédération des femmes du Québec, qui s'appuie sur les calculs d'un ancien actuaire en chef du régime de pension du Canada, estime que de porter le remplacement du revenu de 25% à 50% nécessiterait des hausses de cotisation RRQ de 3%, à la fois pour l'employeur et l'employé. C'est le double de ce que suggère D'Amours et ça ne passera jamais dans le milieu des affaires.

On ne devrait pas tergiverser en études sur la question de la rente de longévité, et aller de l'avant immédiatement en demandant à Ottawa de simplement harmoniser le Supplément du revenu garanti de manière à ce que les rentiers ne soient pas pénalisés pour leur bon comportement.

Québec doit imposer un cadre aux villes et université

À propos de ce blogue

Diplômé en droit de l'Université Laval, François Pouliot est avocat et commente depuis plusieurs années l'actualité économique et financière. Il a été chroniqueur au Journal Le Soleil, a collaboré au Globe and Mail et dirigé les sections économiques des différentes unités de Quebecor Media, notamment la chaîne Argent. Au cours de sa carrière, il a aussi fait du journalisme d'enquête ce qui lui a valu quelques distinctions, dont le prix Judith Jasmin. La Bourse Southam lui a notamment permis de parfaire son savoir économique à l'Université de Toronto. François a de même été administrateur de quelques organismes et fondation. Il est un mordu des marchés financiers et nous livre son analyse et son point de vue sur diverses sociétés cotées en bourse. Québec inc. sera particulièrement dans sa mire.

Blogues similaires

Encore trop tôt pour sauter dans l’arène

Édition du 14 Juin 2023 | Dominique Beauchamp

ANALYSE. Les banques canadiennes pourraient rester sur le banc des pénalités quelque temps encore.

Shopify: prochaine victime de la malédiction boursière canadienne?

BLOGUE INVITE. Shopify est-elle différente des Nortel, Research in Motion, Valeant, Barrick Gold et autres?