Pouliot - Est-ce la fin pour l'or?

Publié le 16/04/2013 à 09:31, mis à jour le 16/04/2013 à 09:31

Pouliot - Est-ce la fin pour l'or?

Publié le 16/04/2013 à 09:31, mis à jour le 16/04/2013 à 09:31

BLOGUE. C'est toute une culbute que vient de prendre le prix de l'once d'or. Après avoir chuté de 63$ US vendredi, elle reculait en journée lundi de 140$ US, à 1360$ US. Début de la fin, mouvement exagéré, ou occasion en or?

Les experts vous parleront d'un signal technique et de ventes-stops à différents niveaux qui viennent accélérer la chute.

Il y a effectivement de cela. Au plan fondamental, la crainte est cependant aujourd'hui que Chypre ne vende son or pour obtenir le soutien international dont elle a besoin. La position ne représente que 0,3% de la production annuelle d'or, mais l'appréhension est que d'autres pays européens en mauvaise posture financière n'emboîtent éventuellement le pas plus tard.

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De quoi fortement déséquilibrer le marché. À la fin des années 90, lorsque les banques centrales s'étaient mises à vendre, le prix de l'or avait fortement reculé. À près de 500 $ US initialement, il avait fait marche arrière jusqu'à près de 250 $ US.

On n'est pas convaincu que la menace provient aujourd'hui réellement des banques centrales.

À l'époque, les mouvements de ventes avaient entraîné un véritable carnage, mais les banques centrales, principalement celles d'Europe d'ailleurs, avaient fini par mettre en place un mécanisme de ventes qui permettait de prévoir la quantité d'onces qui allait être envoyée au marché à chaque année. Les prix s'étaient alors stabilisés, puis étaient repartis, prenant de la vélocité au fur et à mesure que le doute s'installait sur la force de différentes devises, dont les économies tanguaient.

Personne n'a vraiment intérêt à voir l'or retraiter trop fortement. Quelque chose nous dit que si la glissade s'amplifie, des déclarations surviendront bientôt de manière à ordonner d'éventuelles ventes ou à introduire des modes de paiements avec restriction de liquidation dans le temps.

La menace d'une correction soutenue provient davantage à nos yeux des fameux fonds négociés en bourse (FNB). Lancés il y a quelques années, à l'époque où le prix de l'or était à un creux, ces véhicules d'investissement se sont multipliés au cours des années et ont gagné en popularité. Les fonds achètent de l'or, et le revendent en unités à des investisseurs, un peu comme le fait un fonds commun de placement.

La difficulté est qu'ils détiennent aujourd'hui presque autant d'or que le Fonds monétaire international (FMI), troisième plus important propriétaire de métal précieux, après les États-Unis et l'Allemagne.

Si la panique prend chez les détenteurs d'unités de ces fonds - et l'on suspecte que l'on assiste actuellement à la manifestation du sentiment chez les plus nerveux – on pourrait être bon pour une descente qui n'est pas terminée.

Il est impossible d'introduire une procédure ordonnée de délestage chez les détenteurs d'unités de FNB. Ils sont tout simplement trop nombreux et ne se connaissent pas.

La bonne nouvelle

À propos de ce blogue

Diplômé en droit de l'Université Laval, François Pouliot est avocat et commente depuis plusieurs années l'actualité économique et financière. Il a été chroniqueur au Journal Le Soleil, a collaboré au Globe and Mail et dirigé les sections économiques des différentes unités de Quebecor Media, notamment la chaîne Argent. Au cours de sa carrière, il a aussi fait du journalisme d'enquête ce qui lui a valu quelques distinctions, dont le prix Judith Jasmin. La Bourse Southam lui a notamment permis de parfaire son savoir économique à l'Université de Toronto. François a de même été administrateur de quelques organismes et fondation. Il est un mordu des marchés financiers et nous livre son analyse et son point de vue sur diverses sociétés cotées en bourse. Québec inc. sera particulièrement dans sa mire.

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