Pouliot - Cartes de crédit: Ottawa (ou Québec) devrait faire payer l'utilisateur

Publié le 24/07/2013 à 09:26, mis à jour le 24/07/2013 à 11:18

Pouliot - Cartes de crédit: Ottawa (ou Québec) devrait faire payer l'utilisateur

Publié le 24/07/2013 à 09:26, mis à jour le 24/07/2013 à 11:18

À Ottawa ou Québec d'attaquer différemment

Le système doit être modifié. En matière commerciale (et non sociale), il n'est pas normal que ceux qui créent les coûts d'un système récolte les bénéfices de ce système au détriment des autres. Dans notre affaire, les utilisateurs de cartes ne paient qu'une partie du coût et récoltent souvent des points, alors que les autres paient pour eux.

Le coût d'une opération par carte de débit est au Canada évalué autour de 0,12$ par transaction pour un commerçant, peu importe la valeur de l'achat. Si vous achetez quatre pneus pour 500$, il en coûtera 0,12$ au commerçant. Par contre, à 3% de redevances, il lui en coûtera 15$. Avec l'augmentation des volumes, la différence devient importante et se reflète inévitablement sur l'ensemble des prix.

Une étude américaine de la Federal Reserve Bank of Boston estimait il y a quelques années qu'il en coûtait en moyenne annuellement aux ménages qui paient par débit près de 150$ US par année en subvention à ceux qui paient par carte de crédit.

Il est temps de rendre celui qui génère le coût responsable de celui-ci, en forçant les commerçants à faire payer au consommateur utilisant une carte de crédit ce qu'il en coûte. Le prix du produit, plus le pourcentage demandé par Mastercard et Visa.

Il n'est pas sûr que les prix baisseraient instantanément, les commerçants pouvant décider de les laisser inchangés et de tout simplement empocher ce qu'ils retournent actuellement à Visa, Mastercard et aux banques.

Mais peu importe. Pour l'avenir on aura à tout le moins posé le système du crédit sur des bases plus logiques.

Il pourrait y avoir un enjeu de juridiction si décision était prise de réclamer aux utilisateurs de cartes ce qu'elle coûte. L'objet de la législation n'est pas véritablement de nature concurrentielle (comme tentait de le présenter le Bureau). Il semble plutôt apparenté à la protection du consommateur, une juridiction qui relève du provincial.

Le fédéral pourrait peut-être s'appuyer sur sa compétence en matière de commerce interprovincial. Autrement, à Québec et aux autres provinces de prendre le dossier.

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À propos de ce blogue

Diplômé en droit de l'Université Laval, François Pouliot est avocat et commente depuis plusieurs années l'actualité économique et financière. Il a été chroniqueur au Journal Le Soleil, a collaboré au Globe and Mail et dirigé les sections économiques des différentes unités de Quebecor Media, notamment la chaîne Argent. Au cours de sa carrière, il a aussi fait du journalisme d'enquête ce qui lui a valu quelques distinctions, dont le prix Judith Jasmin. La Bourse Southam lui a notamment permis de parfaire son savoir économique à l'Université de Toronto. François a de même été administrateur de quelques organismes et fondation. Il est un mordu des marchés financiers et nous livre son analyse et son point de vue sur diverses sociétés cotées en bourse. Québec inc. sera particulièrement dans sa mire.

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