François Pouliot: Y a-t-il de l'espoir pour Sears Canada ?

Publié le 07/03/2011 à 09:24, mis à jour le 07/03/2011 à 09:24

François Pouliot: Y a-t-il de l'espoir pour Sears Canada ?

Publié le 07/03/2011 à 09:24, mis à jour le 07/03/2011 à 09:24

Tout un coup de barre à donner

On le voit, ce ne sont pas que des facteurs externes qui posent problème chez Sears. Depuis plusieurs années déjà, l'entreprise désinvestit dans son personnel et ses établissements, au point où elle affiche maintenant de très nettes carences organisationnelles. Un exemple : les dépenses annuelles en capital chez Sears en 2004 s'élevaient à 161 M$; elles sont aujourd'hui de 52 M$.

Les choses pourraient cependant être sur le point de changer, du moins s'il faut en croire un récent article du Globe and Mail.Sears Canada vise une clientèle plus jeune en adoptant la stratégie du détaillant britannique John Lewis. Celui-ci a réussi à renaître en partie en attirant de jeunes familles avec une nouvelle offre de produits de marques privées et de marques connues, pour tous les âges.

Baptisé Modern Shop, le concept a jusqu'à maintenant été implanté dans 43 des 122 établissements visés de Sears Canada. Autour de la nouvelle marque privée Attitude, qui vise les trentenaires, on fait graviter des marques plus connues comme Calvin Klein, Guess, Buffalo, tout en conservant la ligne Jessica, qui vise une clientèle plus âgée.

Est-ce que le virage fonctionnera ? Peut-être. Le hic, c'est qu'arrive aussi une dénommée Target, qui semble viser à peu près la même cible. Il n'est pas du tout évident que, malgré ses efforts, Sears sera capable de maintenir un niveau de clientèle semblable.

Aux États-Unis, où elle doit déjà concurrencer Target, la société-mère Sears Holding ne parvient pas à obtenir de résultats.

Jouer sur Sears malgré tout ?

Jusqu'à preuve du contraire, l'objectif d'Edward Lampert, actionnaire de contrôle de Sears Holding, qui détient 92 % de Sears Canada, semble être de pomper les capitaux canadiens vers la société-mère. En font foi, deux dividendes spéciaux de 3,50 $ par action (chacun) déclarés en 2010 (plus de 750 M$).

Keith Howlett, analyste chez Valeurs mobilières Desjardins, note que, malgré les difficultés opérationnelles, les flux de trésorerie de la société demeurent importants et que d'autres dividendes spéciaux pourraient être sporadiquement déclarés. Ce qui pourrait satisfaire certains investisseurs.

Possible, mais on passerait quand même notre tour. Jusqu'à ce que Sears réussisse à remplir... son stationnement.

francois.pouliot@transcontinental.ca

À propos de ce blogue

Diplômé en droit de l'Université Laval, François Pouliot est avocat et commente depuis plusieurs années l'actualité économique et financière. Il a été chroniqueur au Journal Le Soleil, a collaboré au Globe and Mail et dirigé les sections économiques des différentes unités de Quebecor Media, notamment la chaîne Argent. Au cours de sa carrière, il a aussi fait du journalisme d'enquête ce qui lui a valu quelques distinctions, dont le prix Judith Jasmin. La Bourse Southam lui a notamment permis de parfaire son savoir économique à l'Université de Toronto. François a de même été administrateur de quelques organismes et fondation. Il est un mordu des marchés financiers et nous livre son analyse et son point de vue sur diverses sociétés cotées en bourse. Québec inc. sera particulièrement dans sa mire.

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