Le krach a fait perdre beaucoup d'argent à des millions de petits investisseurs (source photo: Bloomberg)
ANALYSE DU RISQUE - Le krach de la Bourse chinoise depuis la mi-juin représente davantage un risque pour la libéralisation des marchés financiers en Chine que pour la santé de son économie. Car le parti communiste ne peut tout simplement pas se permettre de perde la face et sa crédibilité aux yeux des Chinois.
Le cas échéant, cette situation périlleuse pour le parti pourrait compromettre la promesse qu'il a faite en 2013 d'accorder un «rôle décisif» aux forces du marché dans l'économie chinoise, souligne le Financial Times de Londres.
Une situation qui pourrait miner particulièrement le programme du gouvernement central d'ouvrir davantage les marchés boursier et obligataire chinois aux investisseurs étrangers.
Comment ? En ralentissant ou en stoppant par exemple la distribution de quotas aux pays comme le Canada pour la libre circulation des capitaux entre la Chine et l'étranger.
Depuis le début des années 1980, le parti communiste a toujours utilisé la stratégie des petits pas pour libéraliser l'économie chinoise et l'ouvrir aux investisseurs étrangers.
Pourquoi ? Tout simplement pour ne pas perdre le contrôle et miner ainsi le pouvoir du parti communiste.
Malgré des crises ponctuelles, cette stratégie a relativement bien fonctionné, s'entendent pour dire la plupart des analystes.
Par exemple, de 1989 et 2014, le PIB chinois a bondi en moyenne de 9,1 % par année, selon le National Bureau of Statistics of China. Ce qui a permis à des centaines de millions de Chinois de sortir de la pauvreté la plus abjecte et d'améliorer leur niveau de vie.
C'est toujours dans cette perspective de la stratégie des petits pas que le gouvernement chinois a créé la Shanghai (Pilot) Free Trade Zone, en 2013, et le Shanghai-Hong Kong Stock Connect, en 2014.
La première initiative a libéralisé en grande partie la finance dans un périmètre de 29 kilomètres carrés à Shanghai, dont les taux d'intérêt s'appliquant par exemple aux obligations et aux prêts accordés aux entreprises.
La seconde initiative permet aux investisseurs de Hong Kong (incluant les étrangers) de participer aux transactions de la Bourse de Shanghaï, et aux investisseurs chinois de négocier des titres à la Bourse hongkongaise.
Mais aujourd'hui, ce type de réformes financières sont à risque, croient certains analystes. Voici pourquoi.
Pourquoi le parti communiste ne peut pas donner l'image qu'il a perdu le contrôle