La chute des taux déjouent aussi les prévisions
Les «pros» étaient aussi positionnés pour une hausse des taux aux États-Unis, étant donné les bonnes données sur l’emploi.
Le 1er octobre, les contrats à terme sur les taux d’intérêt estimaient à 74% les probabilités d’une première hausse du taux directeur par la Fed d’ici septembre 2015. Le 15 octobre, cette probabilité était retombée à 44%, rapporte Bloomberg.
Là aussi, c’est l’inverse qui s’est produit. Les taux américains phares de dix ans sont tombés sous la barre de 2% mercredi matin, pour la première fois depuis juin 2013, ceux de 30 ans sous la barre des 3%, pour la première fois depuis septembre 2012, obligeant encore une fois les «pros» à s’ajuster à vitesse grand V pour s’éviter des pertes.
L’économie mondiale n’est pas si mal en point que le laisse croire la chute des taux à long terme, fait valoir Andrew Kenningham, de Capital Economics. Les métaux industriels résistent beaucoup mieux au mouvement baissier que le pétrole et les denrées, fait-il remarquer.
En date du 15 octobre, la chute de 7,5 % des métaux industriels se comparait à la chute de 27 % du baril de pétrole Brebt de la Mer du Nrd et de 27,2 % des denrées agricoles.
L’économiste de Londres prévoit que l’économie mondiale passera de 3,2% en 2014 à un rythme de 3,5% en 2015 et en 2016.
Comme pour le pétrole, la rechute des taux aidera aussi les économies américaines et mondiales,ajoute M. Kenningham
On apprend aussi que 220 gestionnaires de portefeuilles mondiaux avaient aussi abaissé de 47 à 34% leur répartition moyenne dans les actions, entre le début de septembre et le début d’octobre, selon le sondage mensuel réalisé par Bank of America Merrill Lynch.
Ces sondages sont le miroir du marché et reflètent que les pros étaient devenus les plus pessimistes en deux ans concernant les perspectives de l’économie mondiale et de la Bourse.
Jean-René Adam, co-chef des placements chez Hexavest, estime qu'il faudra que les cours "corrigent " de 15% pour qu'ls retrouvent une évaluation plus normale et plus conforme aux perspectives.
Sa firme de gestion d'actions mondiales se prépare à réinvestir son encaisse dans les secteurs les plus frappés de l'énergie et des métaux, ainsi que dans les marchés émergents, où les évaluations deviennent aussi de plus en plus attrayantes.