La violence de la correction surprend les pros

Publié le 15/10/2014 à 14:21

La violence de la correction surprend les pros

Publié le 15/10/2014 à 14:21

A 14h mercredi, le S&P/TSX de Toronto avait chuté de 12,8%, le Dow Jones de 8,2 %, le S&P 500 de 9,4% et le Nasdaq de 10,1% depuis leur sommet respectif de septembre.

Le mouvement de repli, attendu par plusieurs, a certainement été plus violent que prévu, en particulier dans le secteur canadien de l’énergie, qui a plongé de 22% depuis le mois de juin.

Pourtant, ce n’est pas comme si la demande mondiale pour le pétrole s’était soudainement mise à tomber, en même que la production grimpait tout à coup en flèche.

L’Agence internationale de l’énergie a tout simplement indiqué que la «croissance prévue» de la demande pour le carburant serait moins forte que prévue cette année et l’an prochain, en raison du ralentissement européen et chinois.

Nouveau régime pour le pétrole?

La violence des mouvements s’explique encore une fois par ces investisseurs actifs qui avaient mal positionné leur portefeuille et qui vendent aujourd’hui pour s’éviter d’autres pertes.

Jusqu’au milieu de l’été, le secteur de l’énergie aux États-Unis était en effet parmi les plus populaires en Bourse parce que plusieurs misaient sur une croissance mieux synchronisée des économies mondiales.

Ce secteur avait grimpé de 25% entre la fin de février le 23 juin, aux États-Unis, rapporte Bespoke Investment Group.

Depuis cet été, les données économiques de l’Europe et de la Chine se détériorent.

La faiblesse économique à l’étranger a aussi fait grimpé le dollar américain, dans lequel sont libellés toutes les matières premières, dont le pétrole.

Les investisseurs actifs avaient aussi misé sur le fait que l’Arabie saoudite, le principal producteur marginal de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) réduise sa production pour soutenir les prix.

Or, l’inverse s’est produit, avec une hausse inattendue de 11% de sa production en septembre.

Les observateurs parlent dorénavant d’un nouveau régime de prix plus bas, dans lequel les producteurs se livrent une guerre de prix pour protéger leur part de marché, ou si on aime les conspirations, abaissent leurs prix pour affaiblir la Russie et l’État islamiste.

Cette nouvelle conjoncture imprévue fait flancher les cours du pétrole violemment puisque les investisseurs actifs vendent de peur de perdre davantage.

Plus ils vendent, plus le pétrole défonce de nouveaux seuils techniques suscitant d’autres ventes, dans un effet boule de neige, qui se répercute sur les autres classes d’actif.

«Dans un mouvement de panique, les investisseurs vendent ce qu’ils peuvent vendre. Peu d’acheteurs se manifestent dans un tel environnement afin éviter d’attraper un couteau qui tombe», évoque Marie-Ève Savard, gestionnaire de portefeuilles chez Investissements Standard Life.

L’envers de la médaille est que la baisse du prix du carburant mettra environ 52 milliards de dollars américains de plus, dans les poches des consommateurs américains, sur une base annuelle, nous apprend Joe LaVorgna, économiste en chef chez Deutsche Bank.

La chute des taux déjouent aussi les prévisions

À propos de ce blogue

La Sentinelle de la Bourse se veut un blogue pour les investisseurs qui s¹intéressent aux rouages de la Bourse et aux marchés financiers. Son objectif : surveiller et débusquer des repères financiers pertinents pour prendre le pouls des Bourses et ainsi mieux aiguiller les décisions de placement de l¹investisseur.

Dominique Beauchamp
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