BLOGUE. La Bourse américaine résiste relativement bien à l’impasse budgétaire à Washington, mais le fait est que le S&P 500 est au même point qu’il avait au mois de mai.
Ça n’empêche pas certains titres coqueluches d’évoluer dans leur propre petit univers et de défier la gravité, tels que le service de téléchargement de films et de séries Netflix (Nasdaq, NFLX, 320,36 $ US) et le concepteur de l’auto électrique Tesla Motors (Nasdaq, TSLA, 183,79 $ US).
Le vendeur à découvert James Chanos, mieux connu pour avoir mis en doute le mode de fonctionnement d’Enron dès 2000, a comparé la frénésie entourant Netflix et Tesla à l’effervescence entourant les titres techno en 2000.
« Le problème avec Tesla et Netflix, c’est qu’ils ne sont plus le seul reflet de l’innovation de leurs produits. Ils sont devenus des titres cultes, plus proches de la spéculation que de leurs aspects fondamentaux », a déclaré M. Chanos, lors de la conférence Heard on the Street.
Leur valeur repose entièrement sur leur avenir… qui est si facile à prévoir », a-t-il ajouté, sur un ton sarcastique.
Seulement 5 % du cours-cible attribué à Tesla par un analyste repose sur les flux de trésorerie que la société est censé générer avant 2020, a donné en exemple M. Chanos.
De plus, le cours de ces actions connaît une hausse parabolique qui n’est pas sans rappeler l’ascension de 1999 des titres coqueluches de l’époque.
« En un mot, les investisseurs achètent ces titres parce qu’ils montent », a-t-il laissé tomber.
Netflix a explosé de 245,9 % depuis le début de l’année, faisant grimper sa valeur boursière de 18,9 milliards de dollars américains.
Son action vaut 208 fois les bénéfices prévus à la fin de 2013.
La montée fulgurante de 442 % de Tesla depuis le début de 2013 a aussi propulsé sa valeur boursière à 22,3 milliards de dollars.
Son action se négocie à un multiple de 294 fois les bénéfices projetés dans 12 mois. La société, dirigée par le charismatique Elon Musk, est actuellement déficitaire.
Le climat spéculatif devrait inciter les investisseurs à faire preuve de plus de prudence qu’il y a quatre ans, met en garde M. Chanos.
