Pourquoi BCE pourrait reculer de 5 à 10%

Publié le 27/10/2015 à 13:12

Pourquoi BCE pourrait reculer de 5 à 10%

Publié le 27/10/2015 à 13:12

(Photo: Bloomberg)

Greg MacDonald, de Macquarie Research, n’était déjà pas un grand partisan de BCE(Tor.,BCE, 57,89$), mais voilà que l’analyste décote le titre de la société à l’équivalent d’une recommandation de vente.

Il croit probable que le titre recule de 5 à 10% pour s’ajuster à une croissance plus lente de son bénéfice d’exploitation et par ricochet de celle de ses dividendes.

Son cours-cible de 55$ d’ici 12 mois laisse entrevoir un recul de 6%.

«Le dividende de 4,5% est une bonne réserve de valeur, mais les investisseurs présument que le bénéfice d’exploitation peut continuer à croître de 2 à 4% par année, alors que certains facteurs émergents risquent de freiner cette cadence», fait valoir M. MacDonald, dans une note.

La progression supérieure du nombre d’abonnés aux services sans-fil et d’Internet de Rogers Communications(Tor.,RCI.B,53,29$), au troisième trimestre, signale que la concurrence monte d’un cran.

Plus de concurrence?

M. MacDonald évoque la possibilité que Bell recommence à perdre des parts de marché, à Rogers cette année et au fournisseur recapitalisé Wind Mobile, à partir de l’an prochain.

Il prévoit une hausse de 71 600 du nombre d’abonnés au service post-payé au troisième, moins que les 82 000 prévus par le consensus des analystes.

Il se demande aussi combien de temps encore son service de télévision Bell Fibe pourra freiner la perte des lignes d’accès filaires.

Malgré deux vagues de suppression d’emplois, Bell Media pourrait aussi réserver de mauvaises surprises parce que la publicité sur les chaines spécialisées faiblit.

L’offre de forfaits à la carte, imposée par le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC), pourrait aussi éventuellement nuire aux revenus d’abonnement.

Enfin, les flux de trésorerie excédentaires prévus pour 2016 pourraient être trop optimistes puisque Bell risque d’encourir des dépenses additionnelles afin d’accélérer le déploiement de la fibre optique jusqu’à la maison.

Plus vulnérable aux déceptions?

Ce n’est pas la première fois que M. MacDonald fait bande à part en tournant le dos à BCE. Le titre a fait fi de ses mises en garde dans le passé parce que la baisse persistante des taux d’intérêt donne plus de valeur à son dividende.

L’action de BCE fléchit de 1% à mi-séance mardi, mais elle s’est appréciée de 24% depuis un an.

Tant que les investisseurs fuiront les ressources et que les taux resteront aussi modestes, son action pourrait continuer de surnager en Bourse, reconnaît l’analyste.

Par contre, son évaluation de 17 fois ses bénéfices trahit des attentes élevées, ce qui rend son titre vulnérable aux déceptions.

Plus fondamentalement, M. MacDonald préfère les câblodistributeurs aux fournisseurs de télécommunications, car leur service d’Internet à haut débit vitesse est technologiquement supérieur et offre un meilleur rendement sur le capital, dans l’ère du visionnement en continu.

BE dévoilera les résultats de son troisième trimestre, le 5 novembre. Les analystes prévoient une hausse de 2% du bénéfice à 0,85$.

 

À propos de ce blogue

La Sentinelle de la Bourse se veut un blogue pour les investisseurs qui s¹intéressent aux rouages de la Bourse et aux marchés financiers. Son objectif : surveiller et débusquer des repères financiers pertinents pour prendre le pouls des Bourses et ainsi mieux aiguiller les décisions de placement de l¹investisseur.

Dominique Beauchamp
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