Une erreur très coûteuse

Publié le 05/12/2011 à 09:32

Une erreur très coûteuse

Publié le 05/12/2011 à 09:32

Blogue. Je suis en pleine lecture de la biographie de Steve Jobs, brillamment écrite par Walter Isaacson. C’est particulièrement les débuts d’Apple et ceux de M. Jobs qui m’intéressent, Et je suis tombé sur un passage qui fait réfléchir.

Le 1er avril 1976, Steve Wozniak et Steve Jobs ont signé l’entente créant officiellement Apple. Ce que je ne savais pas, c’est qu’il y avait un troisième partenaire, Ron Wayne à qui Steve Jobs a accepté de donner 10% des actions. Les deux Steve avaient 45% chacun.

Or. M. Wayne a rapidement eu la chienne, décidant de ne pas faire partie de l’aventure Apple. Il a leur a revendu ses actions pour un total de 2 300$US.

Selon M. Isaacson, le partenaire a eu peur en partie parce qu’il était convaincu qu’on se dirigeait vers une apocalypse financière mondiale. Il conservait des pièces d’or dans son matelas pour survivre advenant l’écroulement craint.

Lors de mes conférences récentes, j’ai montré des livres datant de ces années qui prédisaient l’écroulement du système financier en raison entre autres de l’hyperinflation et de la dévaluation du dollar américain (j’ai commencé à m’intéresser aux marchés financiers en lisant ces livres et en devenant un «gold bug»).

M. Isaacson a calculé que si Ron Wayne avait conservé ses actions, à la fin de 2010, elles auraient valu 2,6 milliards de dollars US! Ce dernier a raconté à l’auteur qu’il ne regrettait rien. Il vit au Nevada, sur l’équivalent du bien-être social.

Évidemment, il est facile de dire en 2011, alors qu’Apple est un succès extraordinaire, que cet individu a fait toute une erreur. En avril 1976, les chances que ce succès survienne, ou même qu’Apple ne fasse que survivre étaient minces. il n’y a pas de doute là-dessus.

Il y a de plus toutes sortes de tourments personnels qui peuvent jouer un rôle.

Reste que si on ajoute à cela des craintes macro-économiques monstrueuses, il devient difficile de prendre une décision rationnelle.

C’est un peu la même chose aujourd’hui pour le petit investisseur qui se sent souvent submergé par les grands titres et les manchettes négatives, pour ne pas dire apocalyptiques. Or, la plupart du temps, ce qui compte vraiment pour l’investisseur à long terme, c’est vraiment la qualité et la force de la société achetée. Car l’entreprise exceptionnelle est capable de survivre et prospérer dans la plupart des contextes économiques.

Et c’est ce qui devrait occuper 100% de votre temps et de votre attention, pas les événements macro-économiques.

Bernard Mooney

 

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