Le dividende de Disney

Publié le 01/12/2011 à 09:30

Le dividende de Disney

Publié le 01/12/2011 à 09:30

Blogue. Après la fermeture des marchés hier, Disney a annoncé une importante hausse de son dividende. Le géant du divertissement a fait passer son dividende annuel de 0,40$US à 0,60$US, une hausse de 50%.

Disney est un cas typique aux États-Unis. La société a de bons résultats (Robert Iger fait tout un travail), elle a fait d’importantes acquisitions financées en partie en émettant des actions et a racheté de ses actions pour réduire cette dilution. Maintenant, c’est le temps de penser un peu plus aux actionnaires.

Le titre offrira ainsi un rendement de dividende de 1,7% au cours actuel. Ça vous donne une idée jusqu’à quel point le dividende était minime.

C’est le cas de bien des sociétés américaines de grande taille qui depuis une quinzaine d’années n’ont pas cru bon de verser un dividende significatif. La crise financière a commencé à casser cette tendance, sans oublier la faible performance des marchés boursiers depuis 10 ans.

Le nouveau dividende de Disney représente environ 20% de ses bénéfices prévus en 2012 (l’analyste de BMO prévoit 2,92$US par action par rapport à 2,54$US en 2011). Il lui reste donc amplement de minutions pour investir dans sa croissance, racheter de ses actions et réduire sa dette.

En passant, Disney paie son dividende en un seul paiement, au lieu de le faire sur une base trimestrielle, ce qui est assez rare pour une entreprise de cette taille. Cela s’explique par le nombre exceptionnellement élevé d’actionnaires qui ne détiennent qu’une seule action (reçue en cadeau, le plus souvent). Le versement trimestriel coûterait une fortune.

Les grandes entreprises américaines (lire les composantes du S&P 500) ont dans l’ensemble la capacité de verser beaucoup plus de dividendes à leurs actionnaires.

Pour la plus grande partie du 20e siècle, les sociétés versaient presque tous leurs profits en dividendes. C’est durant les années 1960 que cette tendance a commencé à changer, le ratio des bénéfices versés tombant à 50%. La tendance a empiré durant les années 1980 et on retrouve aujourd’hui à un creux de 29%.

Ce qui signifie que pour chaque 100$ de bénéfices, l’actionnaire reçoit 29$. L’autre 71$ est réinvesti dans les activités de l’entreprise (acquisitions, rachats, etc.).

Une façon de redonner un peu le goût du marché boursier aux investisseurs est de hausser le dividende. Je ne dis pas de tout verser aux actionnaires, mais le seul fait de revenir à un taux de versement de 50% par exemple signifierait que le S&P 500 fournirait un rendement de dividende d’environ 4%. Pas mal attrayant, n’est-ce pas?

Bernard Mooney

 

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