Quelle cote devrait-on donner à S&P?

Publié le 30/11/2011 à 09:07, mis à jour le 30/11/2011 à 09:34

Quelle cote devrait-on donner à S&P?

Publié le 30/11/2011 à 09:07, mis à jour le 30/11/2011 à 09:34

Blogue. Grosse nouvelle hier. Standard & Poor’s décote les grandes banques américaines.

Lorsque j’ai entendu cela, j’étais en route pour ma conférence à Laval, et la personne à la radio avait un ton alarmiste. Comme si c’était le signe de la fin du monde pour le secteur financier américain.

La réalité que c’est l’agence de crédit tente d’améliorer son système de cotation et l’annonce d’hier en est une conséquence. S&P a ainsi abaissé d’un cran la cote de crédit de 15 banques, la plupart en Europe et aux États-Unis. Des institutions comme JPMorgan Chase, Banc of America, Wells Fargo, Goldman Sachs et HSBC Holdings ont subi des décotes.

Évidemment, cette décote arrive au milieu des manchettes alarmistes provenant d’Europe et après que les titres bancaires aient baissé d’au moins 30%. Mais ça, ce n’est pas vraiment mentionné, mais non, les gens de S&P ne peuvent pas être influencés par l’actualité, n’est-ce pas?

La vérité, c’est que S&P tente de redorer sa réputation après le fiasco de la crise de 2008. Faudrait leur rappeler toutefois que nous sommes en 2011, tout près de 2012…

Aussi, la plupart des titres bancaires se transigeaient déjà comme si la décote avait été faite. Car c’est le rôle du marché boursier d’anticiper ce genre de décision, et en cela il est assez efficace.

C’est pour cela que la plupart du temps ces décotes n’affectent pas vraiment les titres, outre une réaction initiale passagère.

S&P n’est pas seule. Son compétiteur Moody’s a menacé il n’y a pas longtemps d’abaisser la cote de crédit de dettes subordonnées de 87 banques de 15 pays de l’Union européenne, Bien oui, il semblerait que ça ne va pas très bien en Europe. Ouf, quelle découverte!

Mon point : si vous attendez après les agences de crédit pour prendre vos décisions de placement, vous êtes dans la merde.

Mon autre point : après avoir été ridiculisées mondialement pour ne pas avoir vu venir du tout la crise immobilière (leur cote AAA sur des titres hypothécaires de piètre qualité en est une preuve douloureuse), les agences risquent d’errer dans l’autre sens et de chercher à faire du zèle. Ce qui pourrait expliquer par exemple, la décision d’hier et celle de S&P de décoter les obligations américaines cet été.

Tout cela me fait dire que si j'avais à donner une cote à S&P, et bien, elle serait en baisse.

Bernard Mooney

 

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