Rapports annuels : saison décevante

Publié le 06/05/2010 à 08:32

Rapports annuels : saison décevante

Publié le 06/05/2010 à 08:32

Blogue. C’est le printemps et c’est également la saison des rapports annuels.

En effet, les actionnaires des sociétés dont l’exercice financier se termine le 31 décembre (la grande majorité) reçoivent depuis quelques semaines les rapports annuels, saison 2009.

Après en avoir lu une trentaine depuis quelques semaines, je suis déçu. Après le plongeon de 2008 et 2009 et la crise financière la plus grave de notre vivant, je m’imaginais que les dirigeants mettraient le paquet pour impressionner leurs actionnaires, pour communiquer clairement avec eux comment ils avaient passé à travers la crise, etc.

En général, les dirigeants ont choisi de pratiquement faire comme si rien ne s’était passé. J’exagère un peu, mais il me semble que l’occasion était belle pour tenter de se rapprocher de ses actionnaires.

Deux rapports m’ont impressionné, un d’une très grande société et l’autre d’une plus petite. Ainsi, le rapport d’American Express est dans une classe à part parmi les multinationales. La lettre aux actionnaires du président Kenneth Chenault est la meilleure que j’ai lue cette année (je fais abstraction de la lettre de Warren Buffett qui est lui aussi dans une classe à part).

« Après les événements de la dernière année, je pense qu’il est important de commencer cette lettre un peu différemment. J’aimerais commencer avec un simple merci.»

Voilà le premier paragraphe de sa lettre qui fait 11 pages (comment un président peut se limiter à quelques paragraphes pour expliquer les résultats d’une année et parler des perspectives de développement ?). Et franchement, ce n’est pas encore assez long !

M. Chenault décrit ce qu’a fait Amex pendant la crise, pourquoi et comment et aussi, comment elle se place pour prospérer dans la reprise.

Il termine par ces mots : «American Express a survécu et prospéré à travers les cycles, les révolutions technologiques et les changements culturels. Il y a une raison simple qui explique pourquoi – nous n’avons jamais assumé que les choses retourneraient comme elles étaient avant…» Rempli de sagesse.

Après la lecture de sa lettre, vous avez une bonne connaissance des forces, des avantages de la société et surtout de ses plans pour l’avenir. Une lettre rafraîchissante.

Également, j’ai bien aimé la lettre de William Oberton, président de Fastenal, distributeur de boulons et autres accessoires industriels. M. Oberton explique en détails comment ses employés ont réagi pendant la crise.

Après avoir lu sa lettre, vous avez une très bonne idée de la culture d’entreprise de Fastenal et vous ne pouvez qu’être impressionné.

En terminant, si vous avez des rapports annuels à me recommander, n’hésitez pas à le faire. Je suis toujours à la recherche de rapports annuels originaux et intéressants.

Bernard Mooney

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