Mooney: Paladin, une lourde perte

Publié le 05/11/2013 à 09:08, mis à jour le 05/11/2013 à 09:31

Mooney: Paladin, une lourde perte

Publié le 05/11/2013 à 09:08, mis à jour le 05/11/2013 à 09:31

Photo: Bloomberg

BLOGUE. Paladin Labs a annoncé mardi matin qu’elle avait accepté de se faire acheter par l’américaine Endo Health. L’offre est généreuse, une prime de plus de 20% pour un titre qui était loin d’être une aubaine.

Lisez Laboratoires Paladin est vendue à une entreprise américaine

Toutefois, pour les investisseurs, c’est une perte douloureuse.

Nous perdrons ainsi une jeune société dynamique, à forte croissance et dans un secteur de pointe. Et nous n’en avons pas tant que ça.

Paladin, établie à Montréal, est une société pharmaceutique spécialisée fondée en 1996. Elle s’est développée en achetant des médicaments brevetés visant certaines catégories précises et aussi par des acquisitions, entre autres en Afrique et en Amérique latine.

Mon collègue Yannick Clérouin m’a mentionné qu’il se rappelle qu’une des premières fois qu’il a écrit sur le titre, en 2005, il se négociait à 6$...Endo offre 77$ par action!

Que de chemin parcouru depuis.

Ses revenus sont passés de 23M$ en 2002 à près de 180M$ l’an dernier. Et les bénéfices ont été multipliés par 12 à près de 60M$.

Paladin est de ce genre de titres qui semblent toujours trop cher, sur la base de critères comme le ratio cours/bénéfices. C’est que la performance de la société est si bonne, qu’elle développe une sorte de culte autour d’elle, bien des investisseurs refusant de vendre, convaincus de son potentiel à long terme (ça existe, vous savez).

Et ce n’est pas si curieux quand on sait que ce type de sociétés est très rare. C’est vrai partout dans le monde et encore plus au Canada et au Québec.

Pourquoi dis-je cela? Pas parce que nous sommes bêtes, mais juste parce qu’une grande partie de notre économie repose sur les ressources naturelles, ce qui est un peu normal connaissant notre histoire. Nous avons ainsi une économie moins diversifiée que celle des États-Unis (et plus petite), ce qui est tout à fait normal.

C’est ce qui rend le départ de sociétés comme Paladin un peu plus douloureux pour les investisseurs.

Enfin, le secteur de la santé a des attraits uniques quand on regarde le vieillissement de la population et les besoins qui en découle.

Or, il ne reste que très peu de sociétés solides et rentables dans ce secteur au Québec et même au Canada (je suis déchiré quant à considérer ou non Valeant comme étant québécoise). Elle dit avoir son siège social à Laval, mais son PDG vit à l'extérieur du pays.

Si vous avez des idées, je suis ouvert….

Bernard Mooney

P.S. Lorsque mon collègue m’a parlé de Paladin il y a 8 ans, je n’ai pas écouté….Comme on peut être sot parfois…

 

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