Mooney: Loin d'un sommet en Bourse

Publié le 22/01/2013 à 09:35, mis à jour le 22/01/2013 à 12:29

Mooney: Loin d'un sommet en Bourse

Publié le 22/01/2013 à 09:35, mis à jour le 22/01/2013 à 12:29

Photo:Bloomberg

BLOGUE. Pour une deuxième semaine consécutive, les investisseurs ont dirigé plus d’argent vers les actions.

Ainsi, selon Lipper, les fonds d’actions aux États-Unis ont attiré plus de 3,7 milliards de dollars (G$) US lors de la semaine terminée le 16 janvier, dont 1,4G$US dans les fonds investissant dans les actions américaines (le reste dans les actions internationales).

Depuis le début de 2013, il semble y avoir un déclic chez les investisseurs, qui découvrent le marché boursier. C’est un changement radical car depuis 2009, ils ont boudé systématiquement les actions, préférant la «sécurité» des obligations.

La tendance est jeune et il faut faire attention de tirer des conclusions hâtives. Comme c’est le signe que nous sommes dûs pour une correction.

Les entrées d’argent dans les actions peuvent servir à mesurer l’enthousiasme des investisseurs face à la Bourse. Or, les investisseurs sont loin d'être euphoriques en ce moment.

En fait, selon Stéfane Marion, de la Financière Banque Nationale, les entrées dans les actions n’ont pas été financées par des ventes d’obligations. Les investisseurs ont tout simplement dirigé du capital qui était dans les fonds monétaires (dont le rendement était proche de zéro) vers la Bourse.

Lipper rapporte que les entrées dans les fonds d’obligations ont surpassé les 3G$US dans les fonds d’obligations pour la semaine dernière alors que les épargnants ont sorti plus de 9,6G$US des fonds monétaires.

Cela ne ressemble pas du tout à un grand exode spéculatif vers la Bourse.

Pourtant, la logique le dicterait. En effet, il y a longtemps que les actions n’ont pas été aussi sous-évaluées par rapport aux obligations. Par exemple, tel que le montre un graphique publié par M. Marion dans un commentaire sur les entrées de fonds, les obligations corporatives américaines procurent un rendement inférieur à 5%. C’est le plus bas rendement depuis le milieu des années 1950, courtoisie de l’extraordinaire marché haussier obligataire.

Or, les bénéfices du S&P 500 procurent lui un rendement de près de 8% (calculé en faisant l’inverse du ratio cours/bénéfices). La différence de plus de 3% en faveur des actions est exceptionnelle.

Pour vous donner une idée, en 2000, les obligations corporatives procuraient un rendement d’environ 9% alors que le rendement du S&P 500 était dans les 4%, pour un écart de 5%, mais favorable aux titres obligataires.

Généralement, lorsque l’écart est si favorable pour les obligations, cela est signe que la Bourse est surévaluée (comme c’était le cas il y a 13 ans). Et, de la même façon, lorsque l’écart favorise les actions, ccomme c’est le cas actuellement, c’est le signe que la Bourse est sous-évaluée.

Ce qui est extraordinaire c’est que le marché boursier soit encore sous-évalué après avoir plus que doublé depuis trois ans.

Bernard Mooney

 

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