Mooney: L'anti-bulle techno

Publié le 16/06/2011 à 09:09, mis à jour le 16/06/2011 à 09:09

Mooney: L'anti-bulle techno

Publié le 16/06/2011 à 09:09, mis à jour le 16/06/2011 à 09:09

Blogue. Quand je vois des mentions que nous sommes dans une nouvelle bulle techno, je dois me frotter les yeux pour m’assurer d’avoir bien lu. Ce n’est pas parce que certaines émissions, comme celle de LinkedIn se font à des prix élevés que tout le secteur techno est dans une bulle.

Je dirais même que c’est l’inverse : la techno vit l’anti-bulle, soit l’image miroir de 1999-2000.

Je n’ai pas étudié du tout LinkedIn et je ne connais pas assez Facebook pour savoir si la valeur estimée de l’entreprise (100 milliards de dollars US) est une folie ou non. Mais comme une hirondelle ne fait pas le printemps, un ou deux titres surévalués ne font pas une bulle. D’autant plus que j’ai appris à ne pas sauter aux conclusions trop vite. Lors de l’arrivée de Microsoft en Bourse en 1986, j’ai été de ceux qui ont écrit que le titre était surévalué. L’art d’écrire n’importe quoi: vous auriez fait 280 fois votre argent en achetant en 1986 et en conservant jusqu’à aujourd’hui, et surtout en vous foutant des commentaires…

Ce qui est intéressant c’est d’observer jusqu’à quel point le contexte est à l’opposé d’il y a 11 ans. À cette époque, l’optimisme des investisseurs pour la nouvelle économie les poussait à payer des prix astronomiques pour des titres qui ne faisaient pas ou peu de profits.

Aujourd’hui, les investisseurs ne veulent plus payer pour des sociétés vues comme étant matures, malgré leur grande rentabilité, leur bilan plein de cash et des perspectives pas si moches. En passant, ce n’est pas vrai seulement pour des sociétés comme Microsoft dont les perspectives ne sont pas si évidentes à long terme en raison de la compétition grandisssante.

C’est vrai aussi de sociétés comme Apple et Google dont les résultats demeurent éclatants et qui dominent outrageusement. Apple se vend à moins de 12 fois ses profits de 2012 et je n’ai pas enlevé son encaisse (la société a assez de cash pour devenir une banque); et Google à 13 fois.

Si vous me dites que les investisseurs sont prudents avec ces titres en raison du fait qu’il s’agit d’un secteur fort difficile, voire impossible à prédire à long terme, je vous dirai «bravo!»

Mais je n’en crois pas un mot. Les investisseurs sont tout simplement occupés à spéculer ailleurs.

Bernard Mooney

 

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