Mooney: Cet IN-croyable marché haussier

Publié le 25/11/2013 à 05:40

Mooney: Cet IN-croyable marché haussier

Publié le 25/11/2013 à 05:40

BLOGUE. Si une caractéristique domine le marché haussier qui dure depuis 2009, c’est le scepticisme. Il est IN-croyable dans le sens qu’on n’arrive pas à y croire.

Pourtant, l’indice S&P 500 en a fait du chemin depuis son creux à 666 au début de mars il y a maintenant plus de quatre ans. Sa progression de 171% a quelque chose d’héroique tellement la Bourse a affronté de puissants vents de face.

Si vous vous rappelez ce qu’on prévoyait pour 2013, la prudence et le conservatisme étaient de mise. Après tout, la Bourse avait bien fait en 2012 et elle était due pour une pause. Et comme c’est son habitude, elle a fait mentir les experts s’attaquant aux records.

Le S&P 500 se retrouve à plus de 1800 pour la première fois de son histoire; l’indice industriel Dow Jones franchit également des sommets à plus de 16000. Et le Nasdaq est tout près des 4000 points, niveau qu’il n’a pas vu depuis 13 ans, oui lors de la bulle Internet.

Bien des observateurs crient à la correction et s’appuient sur plusieurs faits. Comme la montée quasi verticale des indices. Le Dow Jones s’est apprécié de 22,6% jusqu’ici cette année; le S&P 500 de 26,5% et le Nasdaq de 32,2%. À quelque part, avec une croissance des bénéfices de quelques pourcents, cette performance n’est pas normale et ne peut donc se poursuivre, à leur avis.

Il y a aussi les signes d’exubérance, comme par exemple les plus nombreux premiers appels à l’épargne et les entrées en Bourse spectaculaires de titres comme Twitter et plusieurs autres.

Bref, il est temps et salutaire que le marché boursier prenne une pause.

Mais on lui prédit la pause et la correction et bien pire depuis quatre ans. Il y a d’ailleurs eu des pauses, des corrections et même davantage. Mais toujours ce marché haussier s’est redressé comme pour faire mentir les experts qui ont plus grande facilité à prédire des baisses que des hausses.

Ce qui me surprend beaucoup, c’est que malgré cette performance boursière, surtout cette année, il n’y a pas vraiment d’exubérance. Oui, l’intérêt pour la Bourse est à la hausse, comme j’en ai déjà parlé. Mais si j’en juge par les messages que je reçois, les investisseurs à l’unisson craignent encore le marché boursier. Il y a quelques années, ils avaient peur que la Bourse s’effondre ; aujourd’hui ils craignent d’acheter au sommet et de se faire avoir.

La semaine dernière, selon le AAII Investor Survey, un sondage de l’humeur des investisseurs aux États-Unis, le sentiment haussier a reculé de 4,8% à 34,4% alors que la moyenne à long terme est de 39%. Le sentiment négatif se retrouve lui à 29,5%, soit à peu près sa moyenne à long terme de 30,5%.

Ces chiffres démontrent que les investisseurs sont loin d’avoir perdu les pédales face à la Bourse. Il n’est tout simplement pas vrai de dire qu’ils sont exubérants.

En fait, ils sont encore sur leur garde et ont encore de la dfficulté à croire à cet IN-croyable marché haussier.

Bernard Mooney

 

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