Les vraies surprises sont rares

Publié le 13/07/2011 à 23:12

Les vraies surprises sont rares

Publié le 13/07/2011 à 23:12

Blogue. La saison des résultats financiers est officiellement lancée. Dans les prochaines semaines, les investisseurs scruteront les résultats des sociétés à la recherche de tendances et d’indications sur la santé en général de l’économie et surtout de la rentabilité future des entreprises.

Une grande partie de l’attention des investisseurs et du marché est de savoir si oui ou non les entreprises surpassent les attentes, créant ainsi les proverbiales «surprises». En théorie, lorsque les sociétés battent les prévisions des analystes financiers, c’est positif et à l’inverse, si elles font moins bien. 

C’est presque devenu une lubie et il ne faut pas y donner tant d’importance.

En fait, une partie de cela est un peu truqué, les analystes établissant les prévisions avec la complicité des dirigeants pour justement laisser une marge de manœuvre aidant les compagnies a au moins atteindre ces prévisions. L’analyste y gagne en ne perdant pas la face (ce qui peut être le cas si les titres qu’il suit manquent la cible à répétition) et les directions aussi, pour des raisons évidentes.

Sauf que les investisseurs aux aguets ont déjà, dans la grande majorité des cas, déjà anticipé ces surprises dans les cours des titres. Par exemple, il y a deux semaines, j’ai consulté une liste des titres américains atteignant de nouveaux sommets (qui était relativement longue, en passant). Je me suis dit en lisant les noms des titres que la plupart auraient des résultats supérieurs aux attentes. C’est pour cela qu’ils s’appréciaient….avant la publication des résultats.

Alors, même si ces titres publient des «surprises« positives, ils ont de bonnes chances de se déprécier en Bourse, vérifiant la vieille maxime Buy on the rumour, Sell on the news.

En d’autres termes, la grande majorité des titres ne publient pas vraiment de résultats nettement supérieurs aux attentes, au point de faire exploser leurs cours (que ce soit à la hausse ou à la baisse). Lorsque cela arrive, là vous avez de l’information pertinente, même pour l’investisseur à long terme.

La plupart des entreprises font tout leur possible pour publier des résultats au moins conformes aux attentes. Lorsqu’elles en sont incapables, à moins d’être en présence d’une direction non conformiste, c’est vraiment signe que ça ne va pas bien. L’investisseur devrait donc prendre le temps d’étudier les résultats et les points décevants pour évaluer s’il est en face d’une situation négative durable.

Également, lorsque les résultats défoncent les attentes, c’est signe que ça va beaucoup mieux que prévu, même aux yeux des dirigeants. Il y a là, possiblement, un titre qui pourrait surperformer pendant un bon bout de temps. L'investisseur devrait donc en être conscient tout en prenant soin, évidemment, d'étudier les facteurs derrière les meilleurs résultats pour évaluer leur durabilité. 

Bernard Mooney

 

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