L'or, le grand perdant de l'année

Publié le 26/11/2013 à 08:45

L'or, le grand perdant de l'année

Publié le 26/11/2013 à 08:45

BLOGUE. L’année n’est pas terminée et il est toujours un peu risqué de se prononcer sur un secteur avec quelques semaines à écouler, lorsqu’on connaît la vitesse à la laquelle les marchés changent d’humeur. Toutefois, je pense qu’on peut s’entendre pour dire que le grand perdant de 2013 est le prix de l’or.

Le métal précieux avait terminé 2012 à 1662$US l’once (rappelez-vous, c’était sa douzième année consécutive d’appréciation). Il se trouvait le 25 novembre à 1250$US, une baisse de près de 25%.

C’est une performance un peu gênante lorsqu’on sait que les principaux indices boursiers américains se sont pour leur part appréciés d’au moins autant. C’est comme si ce que l’or avait perdu, la Bourse l’avait gagné.

Si le prix de l’or termine l’année avec une telle baisse, ce serait la plus importante depuis 1981, année où le métal précieux avait fondu de 33%. Je me rappelle aussi que ce fut le coup d’envoi d’un douloureux et long, très long marché baissier. Cela ne veut pas dire que ce sera identique cette fois-ci, même si les perspectives sont loin d’être bonnes.

La crise financière a aidé l’or alors que bien des investisseurs l’ont acheté pour se protéger à la fois de la déflation et de l’inflation. Si vous me dites que ce n’est pas possible, c’est que vous oubliez que les grandes banques centrales aux prises avec la déflation ont adopté des politiques accommodantes comme jamais dans l’histoire.

Autrement dit, on a ouvert tout grand le robinet monétaire pour stimuler l’économie. Ce qui en principe doit entraîner une reprise de l’inflation.

Ce qui ne fonctionne plus

Or, ce combo déflation-inflation ne semble plus fonctionner cette année. En fait, l’économie américaine reprend lentement, oui trop lentement aux yeux de plusieurs. Elle reprend tout de même et c’est aussi vrai pour l’Europe. Ce qui diminue sensiblement les craintes de déflation.

Par ailleurs, malgré les politiques monétaires, l’inflation n’est pas un problème, du moins pour l’instant. Si vous demandiez aux patrons de le Réserve fédérale (banque centrale américaine) ce qu’ils craignent le plus actuellement, il y a de bonnes chances qu’ils choisissent la déflation avant l’inflation.

Enfin, les marchés financiers en général ont été plus calmes cette année, les craintes et les mouvements de panique se faisant plus rares. Dans cet environnement, on sent moins le besoin d’investir dans l’or.

La mauvaise performance de l’or explique en partie les rendements inférieurs de la Bourse canadienne (7,7% pour le S&P/TSX par rapport à 26,4% pour le S&P 500). Le secteur des matériaux, qui inclue les titres aurifères, avait perdu 27,7% au 31 octobre alors qu’il représente 12,6% du S&P/TSX. Le sous-indice des titres aurifères lui, avait perdu 37,9%.

Un lecteur m’a envoyé un texte dénonçant la manipulation pour faire baisser le prix de l’or en me demandant ce que j’en pensais. J’ai bien lu cet article et effectivement, il est évident que de grandes forces occultes internationales exercent une machination pour déprimer l’or.

Si vous croyez le paragraphe précédent, hum, le Père Noel arrive bientôt…

Bernard Mooney

 

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