Josée Labelle et Jonathan Riou en avaient marre d'habiter un demi sous-sol. Ils ont fait le grand saut au cours des derniers mois et se sont acheté une maison jumelée, rue de Naples, dans Le Plateau, à Gatineau.
À cheval sur les arrondissements d'Aylmer et de Hull, ce secteur se développe en accéléré. " C'est le dernier quartier assez près des services, dit Jonathan. Dans le marché des maisons neuves, nous ne pouvions pas trouver plus près d'Ottawa. "
Prix de base : 192 000 $, avant les taxes et les extras. " Mais depuis huit mois, il y a déjà eu une hausse du prix pour les autres maisons qui se construisent dans notre développement, dit Jonathan. Un de nos voisins a revendu la sienne pour 233 000 $. " Avec les ajouts qu'ils ont demandés au constructeur, le couple a payé sa maison près de 250 000 $. " Dans trois ans, je serais déçue d'avoir moins que 280 000 $ si on décide de la vendre ", dit Mme Labelle.
La bulle immobilière, ils n'y croient pas. " La plupart des gens ici travaillent dans la fonction publique ", dit Jonathan. À 6,8 %, le taux de chômage est plutôt bas à Gatineau. Seule Québec est en meilleure posture dans la province. D'après les prévisions de la Société canadienne d'hypothèques et de logement (SCHL), les attentes du couple sont un peu élevées. D'ici la fin de 2011, l'organisme prévoit une hausse de 6,6 % du prix des maisons dans la région. Si elle suit cette tendance, la maison de Josée et Jonathan vaudra alors environ 267 000 $. Les années suivantes, les hausses prévues par les économistes sont près de l'inflation.
Vivre près des ponts
Le centre-ville de la capitale fédérale est à seulement 15 minutes en voiture du Plateau. C'était un des critères principaux du couple. Josée vient de trouver un emploi dans un cabinet d'architectes de l'autre côté des ponts; Jonathan est analyste au gouvernement fédéral. Ils doivent traverser la rivière des Outaouais tous les jours.
Les travailleurs qui veulent une maison située à proximité d'Ottawa s'arrachent les jumelées des nouvelles rues en U du Plateau, qui se multiplient en pleine forêt. Les terrains se font de plus en plus rares. " Quand elle émet des permis, la municipalité pousse les constructeurs à bâtir des maisons jumelées et en rangée, dit Patrice Tardif, analyste de la SCHL pour Gatineau. Elle veut de moins en moins d'étalement urbain. "
Les copropriétés sont aussi de plus en plus populaires. Elles se multiplient sur l'île de Hull, où dominent les hautes tours fédérales. En 2000, les constructeurs avaient bâti seulement 14 nouvelles unités en copropriété dans l'agglomération. L'an dernier, ils en ont vendu 640.
Ici, l'appréciation des maisons est dopée par les Ontariens. Ceux-ci viennent en grand nombre profiter des prix plus bas de ce côté de l'Outaouais.
Les acheteurs sont donc en quête de produits plus abordables. Mais comme les maisons jumelées et en rangée sont rares sur le marché de la revente, les acheteurs comme Josée et Jonathan doivent forcément se tourner vers le neuf.
Et les constructeurs répondent à la demande. " Début 2009, alors que la construction résidentielle chutait de 33 % à Ottawa, elle était en hausse de 18 % à Gatineau ", dit M. Tardif, à la SCHL. Les maisons jumelées et en rangée représentent le quart du marché de la revente à Gatineau, ajoute-t-il. " Le nombre de maisons de ce type construites par an a triplé depuis 2000. "
