Une question de géopolitique ou de sécurité

Publié le 25/08/2012 à 00:00

Une question de géopolitique ou de sécurité

Publié le 25/08/2012 à 00:00

Des motifs géopolitiques ou de sécurité nationale peuvent parfois inciter des gouvernements à empêcher la vente d'une entreprise à des intérêts étrangers.

«La sécurité économique, la capacité à produire et à fournir des emplois, fait partie du concept de sécurité nationale», soutient Michel Juneau-Katsuya, président du Northgate Group et ancien agent du Service canadien du renseignement de sécurité.

«Pour qu'un pays reste un pays et puisse continuer de s'asseoir à certaines tables, comme le G8 ou le G20, il faut qu'il ait certaines capacités», résume l'expert.

La propriété locale de certaines entreprises avec «des parts de marché très importantes» ou des «propriétés intellectuelles à la fine pointe» peut s'avérer une importante carte à avoir en poche.

Dans le cas de la vente de PotashCorp., à laquelle le gouvernement canadien s'est opposé, «il n'y a peut-être que deux mines dans le monde qui produisent de la potasse de cette qualité», note M. Juneau-Katsuya. «C'est une position stratégique importante.»

Contre-espionnage

Au-delà de leur simple valeur économique, certaines firmes, dans les domaines de l'informatique ou des télécommunications peuvent aussi avoir une importance stratégique directe, estime-t-il.

C'est le cas par exemple de Research In Motion (RIM), fabricant des populaires appareils BlackBerry. Si une entreprise de ce genre a d'importants clients canadiens qui se servent de ses produits pour échanger de l'information et que, en mettant la main sur cette entreprise, on se trouve à avoir accès à cette information, ça peut être dangereux», juge M. Juneau-Katsuya.

À titre d'exemple, il estime que Bombardier, Nortel et Research In Motion elle-même ont vu d'importantes portions de leur propriété intellectuelle volées par des intérêts chinois.

De tels vols pourraient être facilités si des intérêts étrangers malveillants prenaient le contrôle d'entreprises comme RIM, ce qui pourrait donner une raison au gouvernement canadien de s'y opposer, croit-il. «Mais de façon générale, les chefs d'entreprise ne sont pas assez conscients de ces risques.»

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