Une décision qui nuira aussi aux fonds privés, prévient le Fondaction

Publié le 30/03/2013 à 00:00

Une décision qui nuira aussi aux fonds privés, prévient le Fondaction

Publié le 30/03/2013 à 00:00

Par F.P.

L'annonce de l'abolition du crédit d'impôt fédéral de 15 % accordé aux fonds de travailleurs a aussi pris par surprise la direction du Fondaction. Son président, Léopold Beaulieu, ne comprend pas.

«Si le crédit d'impôt est retiré et qu'il y a moins de capital qui entre chez nous, il y aura moins d'argent dans des fonds privés de capital de risque, puisqu'on en met pas mal», affirme-t-il.

Fondaction, dont l'actif s'élève à près de 1 milliard de dollars, a pour 63 millions de dollars d'investissements dans des fonds privés de capital de risque au Québec. En marge de ses propres placements en capital de développement, il utilise ces sociétés de placement lorsqu'elles ont une expertise dans des domaines précis.

«Je ne vois pas en quoi ça empêche ces fonds de se développer si on investit dedans. J'aimerais bien qu'on m'explique aussi sur quoi on s'appuie pour affirmer que les fonds de travailleurs au Québec sont suffisamment capitalisés ? Sur quelle étude économique ? On est dans le capital de développement et il y a une demande», enchaîne M. Beaulieu.

Tout comme le Fonds de solidarité FTQ, Fondaction entend faire des représentations au gouvernement fédéral d'ici le 31 mai. Il veut aussi mobiliser ses actionnaires qui ne pourront plus, dit-il, mettre autant d'argent dans leur régime de retraite. La bonification actuelle de 10 % du crédit d'impôt du Québec permet à certains épargnants d'obtenir un REER de 5 000 $, en ne mettant que 1 600 $, indique le site Web de l'organisme.

Quel serait l'impact ?

Léopold Beaulieu dit qu'il est trop tôt pour mesurer l'ampleur de l'impact de l'abolition du crédit d'impôt. Le rendement du Fondaction, en tenant compte des crédits d'impôt [fédéral et provincial], est de 6,41 % sur 10 ans. Sans les crédits, il tombe à - 1,95 %. «S'il n'y avait eu que le crédit d'impôt québécois, le rendement serait resté positif», dit-il.

Les entrées d'argent chez Fondaction ont atteint la limite de 175 M$ l'an dernier, et on prévoit qu'elles grimperont à 200 M$ l'an prochain. Léopold Beaulieu estime que les retraits ne représentent pour l'instant que le tiers de cette somme. Le fonds n'a pas encore atteint la maturité.

«Ça veut dire 300 M$ de moins dans les poches des Québécois qui vont subir 88% de cette ponction fédérale. Ça veut dire des centaines de millions qui vont prendre la direction de Toronto plutôt que celle de nos PME»

- Pauline Marois, au sujet de l'élimination de la déduction d'impôt liée aux investissements dans les fonds de travailleurs, lors d'une allocution devant la Chambre de commerce et d'industrie de Québec.

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