La question :
Pouvez-vous m'aider à comprendre la génération Y ?
La réponse de notre experte : Janie Duval, CRHA, (Témiscouata-sur-le-Lac)
««Infidèles, indépendants, paresseux, égoïstes, trop gâtés, élevés dans la ouate, ils veulent tout, tout de suite, et pensent tout savoir.» C'est ainsi qu'un conférencier en ressources humaines énumère les idées préconçues sur la génération Y, ces enfants-rois qui ont aujourd'hui de 20 à 33 ans environ. Cette liste est sans doute un peu caricaturale, mais il reste que les Y donnent des maux de tête à bien des chefs d'entreprise.
Pour aider mes clients à les comprendre, je leur suggère de jouer à des jeux vidéo, comme ceux dont raffolent les Y. Ces jeux permettent de jouer en ligne, c'est-à-dire de communiquer avec des personnes dans plusieurs pays. «Imaginez : le monde comme auditoire ! Eux qui ont tant manqué d'attention ! Leurs deux parents travaillaient à l'extérieur et n'ont pas eu beaucoup de temps pour les regarder jouer. Retenez ça : les Y ont besoin qu'on les regarde !
Ce sont souvent des jeux de guerre ou de sports violents, et les parties durent rarement plus de 10 minutes. Le gagnant obtient sur-le-champ de meilleures armes pour continuer son combat, des points bonis, un accès au niveau supérieur, un statut particulier, etc. Pour quelques minutes de concentration seulement. Est-il si étonnant que, devenus adultes, les Y veuillent tout, tout de suite ?
Tout être humain a besoin de reconnaissance; les Y plus que les autres, parce qu'ils en ont été privés. Leurs parents, trop occupés à gagner des sous pour gâter leurs petits trésors, n'avaient pas le temps pour le feed-back positif. Les consoles de jeux sont donc devenues des nounous. Un bon coup et hop ! une récompense. Bien sûr, si le joueur perd, la machine ne se gênera pas pour le lui faire savoir. Mais qu'importe, ça le motive pour la prochaine partie !
L'automne dernier, un nouveau jeu est arrivé sur le marché, Call of Duty ; les jeunes l'attendaient depuis des mois et, à sa sortie, ç'a été la folie. C'est ce qui s'appelle créer de l'intérêt et de la loyauté ! Les chefs d'entreprise devraient s'inspirer des fabricants de jeux vidéo.
Si j'étais conseillère des restaurants McDonald's, je leur recommanderais de changer leur programme de l'employé du mois pour l'employé de la semaine. Un mois, c'est trop long pour les Y. Quant aux bonis de fin d'année, si vous croyez les motiver avec ça...
Les Y ont besoin de recevoir de la rétroaction ra-pi-de-ment. Il faut leur donner des objectifs à court terme. Ça les rassure, parce qu'ils sentent que leurs patrons les regardent «jouer». Même quand on leur dit qu'ils n'ont pas atteint leur objectif.
Les jeux en ligne leur ont appris à jouer en équipe. Et pour recevoir leur récompense plus vite, les Y peuvent être très créatifs. Dans certains jeux vidéo, un head shot (un tir à la tête) donne des points bonis. Il arrive souvent que des adversaires s'entendent pour se laisser tirer à la tête mutuellement, afin d'avoir leurs points bonis plus rapidement. Pas de doute, les fabricants de jeux vidéo savent comment attirer et retenir les 20-33 ans. Essayez donc de vous inspirer d'eux !»
des questions à dr organisation?
