Laissez-moi vous présenter Baxter, votre nouveau collègue

Publié le 29/09/2012 à 00:00, mis à jour le 27/09/2012 à 09:12

Laissez-moi vous présenter Baxter, votre nouveau collègue

Publié le 29/09/2012 à 00:00, mis à jour le 27/09/2012 à 09:12

Rethink Robotics veut convaincre les PME d'embaucher Baxter, un sympathique robot industriel doté de facultés d'apprentissage. Commercialisé à 22000 $, il pourrait accélérer la démocratisation des robots industriels.

Le pari est ambitieux, mais personne n'est mieux outillé pour le relever que le fondateur de l'entreprise de Boston, Rodney A. Brooks. En tant que cofondateur d'iRobot, ce dernier a déjà convaincu des millions de particuliers de faire confiance à des robots pour passer l'aspirateur.

Baxter, qui devrait être mis en vente au courant du mois d'octobre, devrait abattre les dernières barrières qui retiennent les plus petites entreprises de robotiser certaines de leurs activités. « Ce qui est le plus spectaculaire avec ce robot, c'est son prix et le fait qu'on peut lui apprendre des tâches en manipulant ses bras », explique Clément Gosselin, professeur à l'Université Laval et titulaire de la Chaire de recherche du Canada en robotique et en mécatronique.

Les facultés d'apprentissage de Baxter sont un avantage de taille pour les PME, qui doivent recourir à des tiers afin de programmer leurs équipements robotiques. Cet avantage rend le robot plus abordable, mais aussi, plus polyvalent, puisqu'il sera relativement aisé de lui enseigner de nouvelles tâches. « La programmation, c'est un peu la contrepartie des avantages de la robotisation, car chaque marque de robot appelle un langage de programmation différent et les coûts de développement peuvent être substantiels », explique Alain Bordeleau, directeur général du Centre de robotique et de vision industrielles.

À 22000 $, le prix de Baxter est bas compte tenu de ses caractéristiques, mais il reflète également une baisse générale des prix dans l'industrie. Longtemps réservée aux grands manufacturiers, la robotique fait peu à peu son entrée dans les PME québécoises. « La baisse des prix d'une part et la pénurie de main-d'oeuvre de l'autre ont rendu les robots plus attrayants pour les PME », confirme Alain Bordeleau. Pour illustrer son propos, il donne l'exemple d'une entreprise québécoise de 15 employés oeuvrant dans la transformation alimentaire qui a récemment fait l'acquisition d'un robot afin de fabriquer des moules jetables.

Sortir les robots de leur cage

Les robots industriels ne sont généralement rien de plus que des bras automatisés, installés le plus souvent dans des cellules de production isolées pour des raisons de sécurité. Or, Baxter a une forme humanoïde et peut côtoyer des collègues humains sans danger. « Dans une usine d'assemblage de voitures, par exemple, il y a des chaînes de production entièrement robotisées et d'autres qui sont entièrement manuelles », précise Clément Gosselin.

Les robots dotés, comme Baxter, de multiples capteurs qui les rendent inoffensifs pour l'être humain, ont un bel avenir devant eux : « Les interactions entre êtres humains et robots, c'est un enjeu très important dans les pays industrialisés, explique Clément Gosselin. Lorsqu'il y a des décisions à prendre, les êtres humains sont plus efficaces, mais cela ne veut pas dire, par exemple, qu'un installateur de siège dans l'industrie automobile ne pourrait pas être plus productif s'il était assisté d'un robot lui apportant les pièces dont il a besoin. »

Même si Baxter incarne en quelque sorte la démocratisation de la robotique en cours, les experts interrogés mettent ses capacités en perspective. « J'ai déjà vu des robots qui faisaient des centaines de déplacements à la minute, alors que ce robot-là ne bouge pas plus vite qu'un être humain et n'est pas très précis », tempère Philippe Giguère, spécialiste de la robotique et professeur à l'Université Laval.

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