Le premier constat du comité informel a été qu'il y avait un manque de financement, mais il est vite apparu que la création d'un fonds serait loin de suffire. Si la Jordanie avait une abondance de bons ingénieurs, peu d'entre eux savaient par où commencer afin de mettre sur pied une start-up. Aussi a-t-il été convenu qu'il faudrait mettre sur pied un incubateur inspiré de Y Combinator, de Mountain View, en Californie.
Avec quelques ajustements, toutefois. Contrairement aux incubateurs occidentaux, où les candidats doivent généralement poser leur candidature par courriel, les entrepreneurs qui souhaitent se joindre à Oasis 500 doivent participer à ses bootcamps. «Cette étape serait inutile aux États-Unis, mais ici, nous devons expliquer les bases : comment faire une présentation aux investisseurs, comment présenter des états financiers, à quoi s'attend un investisseur en capital de risque, etc.», explique Usama Fayyad.
Une fois le processus de sélection terminé, les start-ups retenues reçoivent généralement un investissement de 30 000 $ US en échange de 20 % des actions. À titre de comparaison, l'incubateur montréalais FounderFuel offre 50 000 $ CA en échange d'une participation de 9 %.
«Au cours des discussions que nous avons eues avec le roi, j'ai insisté sur le fait qu'il fallait changer la culture du pays, car plus de la moitié de la population travaille pour le gouvernement. Le roi m'a demandé ce que cela signifiait. Je lui ai répondu qu'il fallait frapper l'imaginaire en finançant un grand nombre d'entreprises. Il m'a demandé combien. Je lui ai répondu 500 et il s'est exclamé : ''Ah, 500, c'est bien !"».
Oasis 500 avait dorénavant un nom et c'est grâce à un chèque de 100 000 $ US du Fonds du roi Abdallah II pour le développement que l'incubateur a pu démarrer ses activités. Les investisseurs privés ont pris le relais, si bien qu'Oasis 500 a aujourd'hui une capitalisation de sept millions de dollars américains.