Il faut parler Java

Publié le 25/08/2012 à 00:00, mis à jour le 23/08/2012 à 09:11

Il faut parler Java

Publié le 25/08/2012 à 00:00, mis à jour le 23/08/2012 à 09:11

Vous voulez bonifier votre CV en apprenant l'anglais ou le mandarin ? Ne vous en donnez pas la peine, car la faveur va aujourd'hui au Java et au Python. Alors que ces langages étaient jusqu'à tout récemment réservés aux informaticiens, de plus en plus de non-initiés s'y intéressent.

Les projets plein la tête, c'est faute de trouver un associé doté de compétences en informatique que Chance Castanou a décidé d'apprendre à programmer en 2011. L'étudiant en biologie de 24 ans a néanmoins éprouvé de la difficulté à apprendre à programmer en PHP sans autre appui qu'une poignée de forums spécialisés.

Après avoir abandonné, il a eu une surprise lorsqu'il s'est remis à la tâche cet été, avec pour objectif d'apprendre à programmer en Python, un langage plus facile d'accès : «Aujourd'hui, il y a beaucoup plus de ressources, comme des sites destinés au débutant et des tutoriels vidéos sur YouTube», explique l'étudiant, qui dit faire des progrès tous les jours.

La fièvre de la programmation a aussi atteint le septuagénaire maire de New York Micheal Bloomberg , qui suit des cours dispensés par le site Internet Codeacademy.

L'engouement récent du grand public pour la programmation est en grande partie attribuable à la start-up new-yorkaise Codeacademy. Quoique lancée en septembre 2011, sa popularité a explosé en janvier 2012, alors que près de 100 000 utilisateurs ont répondu à l'appel de l'entreprise et pris la résolution d'apprendre la programmation durant l'année.

La Montréalaise Juliet Waters, 49 ans, et son fils de 11 ans étaient du nombre. Avec pour tout bagage académique une maîtrise en littérature anglaise, cette dernière complète depuis lors les exercices hebdomadaires envoyés par courriel par CodeAcademy : «Au début, mon fils apprenait beaucoup plus vite que moi, mais j'ai fini par le rattraper», confie la programmeuse amatrice. Aujourd'hui familière avec les langages Java et Python, Juliet Waters a pour ambition de programmer une application mobile visant à faciliter l'organisation de réunions familiales.

Un atout professionnel

Chance Castanou considère que connaître les bases de la programmation lui servira à se démarquer sur le plan professionnel : «Ça permet de mieux communiquer avec les spécialistes et ça démontre qu'on est polyvalent et ouvert d'esprit», explique-t-il.

Richard Hotte, directeur de l'Unité d'enseignement et recherche Science et Technologie de la TÉLUQ, va dans le même sens. «Le fait d'avoir des notions de base permet d'être plus intelligible lorsqu'on parle à des informaticiens et de mieux comprendre les problèmes qu'ils rencontrent, fait valoir le professeur. Ça permet aussi de poser les bonnes questions aux fournisseurs technologiques qui veulent nous vendre quelque chose.»

Richard Hotte, qui dispense lui-même un cours d'introduction à la programmation Java destiné aux non-initiés à la TELUQ, croit ainsi que tout le monde peut bénéficier des notions de base de la programmation : «Même pour un utilisateur, le fait de savoir ce qui se passe sous la surface d'une application Web, par exemple, peut se révéler très utile. »

UNE FAUSSE IMPRESSION DE FACILITÉ ?

Guy Tremblay, directeur du département d'informatique de l'UQAM, doute des bénéfices des cours d'introduction à la programmation s'adressant au grand public. «Je conçois qu'enseigner à programmer de petits jeux permet d'introduire l'informatique de manière plus concrète et plus amusante. Par contre, cette approche ne permet pas aux étudiants d'apprécier la complexité du métier. À la limite, ça pourrait même donner une fausse impression de facilité.» Reconnaissant le bien-fondé de l'objectif, Guy Tremblay croit que les non initiés retireraient davantage de cours plus généralistes : «Je n'ai pas la réponse, mais si j'avais à prendre parti, je miserais sur un cours d'introduction à l'informatique offrant une vision d'ensemble.»

Quelques ressources gratuites en ligne (en anglais)

code.google.com/edu/languages/

coursera.org/category/cs-programming

codecademy.com

khanacademy.org/science/computer-science/

DES PROGRAMMES POUR LE SOIR OU À DISTANCE

Programme court en développement de logiciels (TÉLUQ, 12 crédits)

Module d'initiation à la programmation (Université de Montréal, Faculté de l'éducation permanente, 12 crédits)

Microprogramme de 1er cycle en informatique - Informatique de base (Université Laval, Formation à distance, 15 crédits)

Certificate in Software Development (McGill, School of Continuing Studies, 30 crédits)

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