De vraies règles pour les entreprises à l'étranger

Publié le 27/03/2010 à 00:00

De vraies règles pour les entreprises à l'étranger

Publié le 27/03/2010 à 00:00

Amnistie internationale ne croit pas aux normes volontaires pour amener les entreprises à respecter les droits de la personne dans le monde. C'est pourquoi l'organisation non gouvernementale tente tant bien que mal de faire adopter des lois pour les y obliger, dit Béatrice Vaugrante, directrice d'Amnistie Internationale, section canadienne francophone.

Les Affaires - Aministie internationale tient mordicus à ce que le Canada se dote de mécanismes pour assurer le respect des droits de la personne à l'étranger par les sociétés canadiennes. Pourquoi ?

Béatrice Vaugrante - Nous souhaitons avoir de vrais dialogues avec les entreprises sur ces questions, fondés sur les faits. Nous voulons des garanties sur le respect des droits de l'homme, des règles de l'Organisation internationale du travail. Mais cela exige plus que des normes volontaires, dont le respect dépend plus des valeurs du pdg. Nous voulons des contraintes et des données claires : sur le terrain, comment fait-on le suivi des impacts sur l'environnement, sur les droits de la personne ?

L.A. - Avez-vous obtenu certains succès ?

B.G. - Nous avons participé aux fameuses Tables rondes nationales sur la responsabilité sociale des entreprises, en 2006, avec des organisations non gouvernementales, des industriels et le gouvernement fédéral. Nous avons réussi à nous entendre sur un canevas pour tenter de les surveiller, pour établir un système de plaintes, un ombudsman pour donner des recours aux gens qui se sentent floués. Malheureusement, le Canada a tardé à répondre aux recommandations. Les minières ont eu le temps de faire du lobbying pour convaincre le gouvernement de ne pas mettre ces mesures en place. C'est très dommage.

L.A. - Un plan de contingence a-t-il été proposé ?

B.G. - Oui. D'autres pressions s'exercent en ce moment, grâce au projet de loi privé C-300. Celui-ci prévoit le retrait du soutien financier du gouvernement fédéral si des violations des droits de la personne sont prouvées à l'étranger.

L.A. - Avez-vous agi auprès d'entreprises québécoises ?

B.G. - Nous avons appuyé des regroupements d'investisseurs éthiques qui ont fait des interventions en assemblée générale des actionnaires. Récemment, nous avons soutenu un groupe qui demandait à Power Corporation d'être vigilante et d'agir dans le respect des droits de la personne. Power est actionnaire de la pétrolière française Total, qui a d'importantes activités en Birmanie [un pays dirigé par une junte militaire]. Notre résolution a été rejetée par la direction, mais a tout de même reçu 14 % d'appui des actionnaires.

En général, nous insistons sur le droit des populations à être consultées avant qu'un projet ne démarre. Au Québec, nous faisons pression sur le gouvernement pour qu'il cesse de mettre de côté l'obligation de consulter les Algonquins de Winneway, dans le Témiscamingue. La majeure partie du développement minier et forestier sur leur territoire se fait sans leur consentement. Les activités de la forestière Domtar font exception : l'entreprise a des ententes de formation et de main-d'oeuvre avec eux.

DES SOCIÉTÉS MINIÈRES SUR LA SELLETTE

Blackfire Exploration

Militant bien connu au Mexique, Mariano Roblero Abarca a été abattu devant son domicile en novembre dernier. Il était un des opposants les plus importants à la mine de baryte de Blackfire, au Chiapas. Trois employés et ex-employés de la société ont été arrêtés pour ce meurtre. En outre, Blackfire menace de poursuivre les autorités du Chiapas pour avoir fait fermer sa mine pour des raisons environnementales, en décembre. L'entreprise nie tout lien avec le meurtre de M. Roblero Abarca et dément les accusations de pollution.

Pacific Rim

Trois opposants aux projets de cette société d'exploration de Vancouver ont été assassinés au Salvador entre juin et décembre 2009. Pacific Rim nie tout lien avec ces meurtres. L'entreprise poursuit le gouvernement salvadorien, qui l'empêche de développer son gisement d'or à la suite d'une virulente campagne contre l'exploitation minière.

hugo.joncas@transcontinental.ca

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