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Reconnaissant l’importance du potentiel de développement de l’industrie du drone, le gouvernement du Québec s’apprête à mettre sur pied un nouveau créneau d’excellence dédié spécifiquement à ce secteur.
Le Centre d’excellence sur les drones (CED), un organisme sans but lucratif situé à Alma, au Lac-Saint-Jean, s’est vu confier le mandat de préparer le terrain en vue de la mise en place d’un tel écosystème au Québec.
Dans sa Stratégie québécoise de l’aérospatiale 2016-2026, le gouvernement présentait le secteur des drones comme «l’un des principaux marchés en émergence du domaine de l’aérospatiale».
La production mondiale de drones représentait des ventes de 4G$ US en 2015, un chiffre qui devrait plus que quintupler pour atteindre les 25 G$US d’ici 2025, selon Teal Group. Plus optimiste, Goldman Sachs estime pour sa part la taille de ce même marché à 100G$ US d’ici 2020.
Profitant de la Semaine internationale de l’aérospatiale, Aéro Montréal, l’actuel secrétariat québécois de la grappe de l’aérospatiale, a signé une lettre d’entente lundi dernier par laquelle l’organisme s’engage à travailler conjointement avec le CED d’Alma en vue de soutenir la création d’un créneau d’excellence sur les drones.
Empruntant le modèle bien connu au Québec de la démarche ACCORD (Action concertée de coopération régionale de développement), ce nouveau né serait le 36e créneau d’excellence sectoriel à voir le jour dans la province. «Il existe actuellement un contexte, une volonté gouvernementale, dont nous aimerions bien pouvoir profiter, a reconnu François Moffat, directeur général du Centre d’excellence sur les drones. Nous comptons agir vite et bien.»
Une telle désignation aurait évidemment pour effet de confirmer les efforts déjà entrepris par le CED depuis 2011 afin de regrouper les acteurs de cette industrie, les représenter, et voir au développement au Québec de cet important secteur industriel et commercial. En outre, Normand Landry, vice-président Aérospatial et technologie chez Explorer Solutions, a expliqué que la mise en place de ce créneau pouvait être accompagnée d’une aide gouvernementale de 90 000$ par année à titre d’allocation de fonctionnement, de subventions à des projets concertés pouvant aller jusqu’à 500 000$ par année.
Au-delà des aspects financiers, la création d’un tel créneau pourrait venir appuyer la mise sur pied d’un centre d’essai pour la pré-qualification de systèmes de drones, un projet de 2,5M$ convoité depuis des années dans la région. Déjà la Ville de Alma et le ministère de l’Économie, de la Science et de l’Innovation se sont engagés à investir 800 000$ chacun dans l’aventure.
Ne resterait plus maintenant que le palier fédéral en fasse autant pour que le centre d’essai voit le jour et fasse valoir ses avantages distinctifs devant une concurrence – notamment américaine – qui s’organise déjà à coup de dizaines de millions de dollars US d’investissements.
Ce centre d’essai, explique M. Moffat, serait ni plus ni moins que l’équivalent du centre d’essai pour véhicules automobiles que le gouvernement a établi il y a plusieurs années à Blainville. De concert avec la Base militaire de Bagotville, qui dispose d’un espace aérien protégé d’une superficie équivalente au cinquième de celle de la France, ce projet du CED attirerait déjà l’intérêt de géants de l’aéronautique.
Un autre projet dans la même mouvance consiste à créer sur place un centre de formation et de certification destiné aux utilisateurs de drones, civils ou militaires. Ces derniers sont appelés à œuvrer dans de multiples domaines, dont la cartographie, l’agriculture, l’exploration des ressources minières ou gazières, les opérations de secours ou missions à caractères humanitaires.
Mais avant toute chose, le CED doit d’abord travailler à la mise sur pied du créneau d’excellence sur les drones, en collaboration avec Aéro Montréal. À l’agenda des prochaines semaines : de multiples événements et assemblées visant à consulter et inciter les centaines de professionnels de l’industrie du drone au Québec à travailler ensemble à la réalisation de ce projet.
Un plan de développement, sera déposé par la suite avec l’espoir que Dominique Anglade, la ministre de l’Économie, de la Science et de l’Innovation, parvienne à donner son aval au créneau d’excellence avant le déclenchement des prochaines élections provinciales.
