Techno: l'art de gonfler les prix en créant de la rareté

Publié le 09/06/2011 à 15:23, mis à jour le 09/06/2011 à 15:47

Techno: l'art de gonfler les prix en créant de la rareté

Publié le 09/06/2011 à 15:23, mis à jour le 09/06/2011 à 15:47

Par Stéphane Rolland

Photo : Bloomberg

Créer de la rareté pour gonfler les prix. C’est ce que font les sociétés Internet qui s’introduisent en Bourse en injectant un faible nombre de titres dans le marché. Les observateurs du monde boursier n’ont qu’un mot sur les lèvres : bulle, bulle et bulle.

Lors de son appel public à l’épargne LinkedIn le 19 mai, n’a libéré que 10% de ses actions. C’est sensiblement moins que la moyenne. Lors des appels publics à l’épargne réalisés en 2010, les sociétés de technologies ont libéré en moyenne 24% de leurs actions.

D’autres sociétés cherchent à s’inspirer de la stratégie du site de réseautage professionnel. Les entreprises web Groupon, Zynga et Pandora Media adopteraient une stratégie similaire lors de leur entrée en Bourse, selon les interventions faites par leurs dirigeants.

En procédant ainsi, les sociétés Internet gonflent artificiellement la valeur de leur titre, prévient Francis Gaskins, analyste de IPODesktop.com. «Vous avez des gens trop excités, écrit-il. C’est une question de quantité. Il n’y a pas beaucoup de titres et la demande est forte.»

Lors de son appel public à l’épargne, LinkedIn a demandé un prix de 45 $US. La même journée, la valeur du titre s’est enflammée jusqu’à un sommet de 122 $US, mais a terminé la séance à 94,25 $US.

Depuis, le titre dégonfle. Jeudi après-midi, l’action s’échange à 72,62 $US, en baisse de 4,33%. C’est une baisse de 23% depuis sa première fermeture.

Parier sur une baisse

Avec un démarrage en quatrième vitesse, LinkedIn devient une cible de choix pour les vendeurs à découvert. La vente à découvert consiste à vendre une action qu’on ne possède pas en promettant de la donner à l’acheteur à une date déterminée. Si la valeur de l’action recule d’ici là, le vendeur réalisera un profit. Autrement dit, il s’agit d’un pari sur la baisse d’un titre.

Selon des données recueillies par Data Explorers lundi, 18% des actions en circulation s’échangent par vente à découvert, contre une moyenne de 2% pour le S&P 500. S’il était inscrit au S&P 500, LinkedIn serait la dix-neuvième action la plus vendue à découvert de l’indice, qui compte les 500 plus importantes capitalisations boursières américaines.

Bulle techno?

La rumeur d’une bulle se répand à la grandeur du secteur technologique. Les actions de ses sociétés ne semblent pas surévaluées, selon une compilation effectuée par Bloomberg. Suite à la correction boursière des dernières semaines, les actions du secteur des technologies s’échangent à leurs multiples le plus bas depuis 1998.

 

 

 

 

 

 

À la une

Compétitivité: Biden pourrait aider nos entreprises

ANALYSE. S'il est réélu, Biden veut porter le taux d'impôt des sociétés de 21 à 28%, alors qu'il est de 15% au Canada.

Et si les Américains changeaient d’avis?

26/04/2024 | John Plassard

EXPERT INVITÉ. Environ 4 électeurs sur 10 âgés de 18 à 34 ans déclarent qu’ils pourraient changer leur vote.

L’inflation rebondit en mars aux États-Unis

Mis à jour le 26/04/2024 | AFP

L’inflation est repartie à la hausse en mars aux États-Unis, à 2,7% sur un an contre 2,5% en février.