Certaines tendances sont inquiétantes pour la métallurgie québécoise.
D'abord, la forte volatilité des prix, notamment ceux du cuivre et de l'aluminium.
Ensuite, l'appréciation du dollar canadien face à la monnaie américaine. Une bonne partie des usines québécoises fabriquent en dollars canadiens et vendent en dollars américains.
Enfin, le vieillissement de la main-d'œuvre est une autre tendance négative pour le Québec : 40 % des employés ont entre 45 et 54 ans, signale Serge Bergeron, de Rio Tinto Fer et Titane. Il faut les remplacer, mais les jeunes ne se bousculent pas au portillon de la métallurgie. «Nous devrons rendre ce secteur plus sexy», dit-il.
Marchés en mutation
La grande tendance est que les marchés qu'a desservis le Québec - soit l'Amérique du Nord et l'Europe - ne sont plus les gros acheteurs. La demande vient des pays émergents. Et comme on préfère transformer là où l'on vend, cela désavantage les usines québécoises.
Toutefois, l'effet des tendances du secteur dans chacune des usines varie selon le métal transformé et le marché visé.
Le ralentissement dans les produits de consommation en Amérique du Nord nuit aux acteurs québécois qui desservent ce marché.
L'aciérie d'Arcelor Mittal à Contrecoeur-Est, qui fabrique des tiges de métal que l'on trouve dans plusieurs produits de consommation (matelas, réfrigérateurs, etc.), a dû faire des mises à pied pendant une semaine en août dernier.
Une note positive
En revanche, une autre usine à Contrecoeur-Ouest, qui produit des tiges d'acier destinées aux infrastructures routières et aux automobiles, rend ses dirigeants plus optimistes.
On vient d'ailleurs d'y investir 25 M$ pour un nouveau four de réchauffe qui démarrera en avril 2012, ainsi que 9 M$ en améliorations logistiques, précise Robert Bellisle, directeur des usines d'Arcelor Mittal, à Contrecoeur-Ouest et à Longueuil.
«Le renouvellement des infrastructures routières au Québec est une bonne nouvelle pour nous», explique-t-il.
Bref, tout dépend de ce que vous faites et à qui vous le vendez.
65 % Pourcentage des nouvelles alumineries dans le monde alimentées par les énergies fossiles. | Source : Association de l'aluminium du Québec
