OPA hostile sur Cogeco: la famille Audet dit non

Publié le 02/09/2020 à 12:16, mis à jour le 02/09/2020 à 15:12

OPA hostile sur Cogeco: la famille Audet dit non

Publié le 02/09/2020 à 12:16, mis à jour le 02/09/2020 à 15:12

Par Denis Lalonde
Le président exécutif du conseil de Cogeco et de Cogeco Communications, Louis Audet

Le président exécutif du conseil de Cogeco et de Cogeco Communications, Louis Audet (Photo: courtoisie)

Montréal n'a pas encore perdu un autre siège social. Gestion Audem, une entreprise contrôlée par le président exécutif du conseil de Cogeco, Louis Audet, et par des membres de la famille Audet, rejette l'offre publique d'achat hostile de 10,3 milliards de dollars d'Altice USA et de Rogers.

«Gestion Audem inc. a déjà indiqué qu'elle ne comptait pas vendre ses actions et n'appuiera pas la proposition», lit-on dans un bref communiqué où les entreprises ajoutent qu'elles ne feront pas d'autre commentaire pour le moment.

La société détient 69% de tous les droits de vote de Cogeco et 82,9% de tous les droits de vote de Cogeco Communications. L'offre «non sollicitée et non contraignante» reçue le 1er septembre après la fermeture des marchés sera malgré tout soumise aux conseils d'administration des deux sociétés pour être analysée.

Les détails financiers de l’offre d'Altice USA et de Rogers prévoient un paiement de 800 millions de dollars à Louis Audet et à des membres de la famille Audet, soi l'équivalent de 500$ par action à droit de vote multiple.

«La présomption a toujours été que toute offre pour Cogeco se réaliserait à un prix de plus de 150$, soit 37% de plus que notre cible de 152$», révèle Adam Shine de la Financière Banque Nationale. Malgré le refus catégorique de la famille Audet et la volonté du gouvernement québécois de protéger le siège social, l'analyste titre son rapport 1ère ronde.

L'offre d'Altice et de Rogers est opportuniste puisque la pandémie a fait fléchir le cours de Cogeco. «La famille Audet préférerait peut-être ne pas recevoir une offre en espèces (pour des raisons fiscales)», suggère l'analyste qui croit à la possibilité de discussions. 

Tous les scénarios sont sur la table: une surenchère, un échec ou le report d'une transaction à plus tard, reconnaît Adam Shine qui s'attendait à ce que Cogeco soit vendue d'ici 3 à 5 ans.

Rogers et Altice veulent payer 106,53 dollars pour chaque action de Cogeco et 134,22 dollars pour celles de la filiale Cogeco Communications, précisant qu'il s’agit de plus-value de 36% et de 37% respectivement pour les actions de la société mère et de sa filiale par rapport aux cours de clôture du 31 août.

Le mécanisme de la transaction prévoit qu'Altice USA achèterait toutes les actions de Cogeco et de Cogeco Communications avant de revendre les activités canadiennes à Rogers. Cette dernière pourrait donc toucher la prime sur toutes les actions qu'elle possède déjà et devrait payer un montant brut de 5,5 milliards de dollars à Altice pour les racheter. Toutefois, comme la prime devrait totaliser un montant de 600 millions de dollars et que les actions de Rogers valent actuellement environ 1,5 milliard de dollars, la société ontarienne se retrouverait à débourser un montant net de 3,4 milliards de dollars pour acquérir les activités canadiennes de Cogeco.

Rogers détient déjà 41% des actions avec droit de vote subalterne en circulation de Cogeco et 33% des actions avec droit de vote subalterne en circulation de Cogeco Communications.

Altice USA conserverait quant à elle les actifs américains de Cogeco, regroupés sous la bannière Atlantic Broadband, pour un montant de 4,8 milliards de dollars.

 

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