«Cogeco n'est pas à vendre ni aucune de ses parties», insiste Louis Audet, son PDG

Publié le 15/05/2018 à 17:11

«Cogeco n'est pas à vendre ni aucune de ses parties», insiste Louis Audet, son PDG

Publié le 15/05/2018 à 17:11

Par Dominique Beauchamp

L’actionnaire de contrôle de Cogeco a été on ne peut plus catégorique: «L’entreprise n’est pas à vendre, ni aucune de ses parties. Ce n’est ni notre désir ni notre intention», a-t-il tranché à la conférence de presse annonçant qu’il cédera la présidence à Philippe Jetté, un cadre depuis 2011.

«Les analystes vivent dans un mode de fantaisie», a-t-il aussi rétorqué à la question d’un journaliste concernant la spéculation que suscite son retrait graduel de la gestion quotidienne de l’entreprise de sa famille, à partir du 1er septembre.

«Au contraire, nous entendons développer Cogeco à son plein potentiel. Et ceux qui suivent l’entreprise savent que nous performons très bien et que nos marges sont premières de classe dans l’industrie», a-t-il renchéri.

Quant au bloc d’actions que détient Rogers Communications (RCI.B, 61,90$) - le tiers des actions de la société de portefeuille Cogeco (CGO, 65,94$) et le cinquième des actions du câblodistributeur Cogeco Communications (CCA, 73,30 $) - M. Audet a rappelé qu’il s’agit d’un placement passif de leur part, puisque les actions ont des droits de vote simples et que Rogers ne siège pas au conseil.

«Nous n’avons pas hésité à faire des acquisitions (au fil des ans) et notre objectif est de poursuivre dans cette voie», a assuré le dirigeant, qui aura 67 ans dans quelques semaines.

D'autres acquisitions américaines en vue

En câblodistribution, les États-Unis recèlent beaucoup de potentiel d’acquisitions, mais Cogeco doit réduire son ratio d’endettement de 3,6 à 3 fois le bénéfice d’exploitation pour respecter ses engagements auprès de ses prêteurs garantis et des agences de notation.

«À un ratio de 3 fois, on considère qu’on a la marge de manœuvre voulue pour acquérir. On essaie de maintenir un équilibre entre la croissance et l’endettement (pour conserver la cote triple B)», a expliqué le grand patron.

En janvier, Cogeco Communications a en effet mis la main sur l’Américaine MetroCast, avec l’appui financier de la Caisse de dépôt et placement du Québec.

Cet achat de 1,4 milliard de dollars américains a gonflé de moitié le chiffre d'affaires de sa filiale Atlantic Broadband au sud de la frontière.

«Le 1er mai, nous avons lancé une première campagne de marketing auprès des clients de MetroCast pour faire connaître la marque Atlantic Broadband», a précisé M. Audet.

Ambitions sans-fil en mode exploratoire

L’autre «opportunité» concerne le lancement d’un service sans-fil au Canada si Cogeco peut trouver la recette pour le faire de façon rentable.

«Nous n’avons pas de grandes ambitions. Nous sommes en mode exploration, en ce moment», a-t-il ajouté.

Cogeco Pier 1, qui sert les clients d’affaires dans 82 pays, n’envisage aucune acquisition, mais la société stabilisée peut espérer renouer avec la croissance perdue dans une guerre de prix avec les fournisseurs de services infonuagiques au rabais.

Le redressement de Pier 1 par son successeur Philippe Jetté depuis 2015, a d’ailleurs été un important critère dans sa sélection par le conseil d’administration parmi d’autres candidats internes, a révélé M. Audet. 

«Le processus délibéré de sélection a démarré en avril 2016. J’avais alors avisé le conseil de mon intention de céder la gestion quotidienne à l’âge maximal de 70 ans. Le moment est propice pour passer le flambeau tout en restant disponible pour faciliter une période de transition en douceur de 2 à 3 ans au bout de laquelle je deviendrai un président du conseil ordinaire».

M. Audet a confié qu’il a encore beaucoup de choses à dire et à transmettre à M. Jetté au cours des prochaines années, en tant que présidetn excétif du conseil.

La succession est aussi l’occasion d’insuffler du «sang neuf, une énergie neuve et de rajeunir l’équipe de direction de façon ordonnée afin d'amener la société à de nouveaux sommets», a évoqué l'homme d'affaires.

 

 

 

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