South by Southwest: nouvelles frontières de la techno


Édition du 04 Avril 2015

South by Southwest: nouvelles frontières de la techno


Édition du 04 Avril 2015

L'ère des entreprises algorithmiques

Le bitcoin, semble-t-il, n'est pas tant révolutionnaire comme devise que comme système. Pour le hacker américain Josh Klein, c'est la technologie derrière le block chain, le registre des transactions qui permet de s'assurer que chaque bitcoin n'a qu'un propriétaire, qui pourrait radicalement transformer le système économique et politique mondial. Concrètement, cette technologie pourrait faciliter l'émergence de contrats intelligents, susceptibles de lier de manière algorithmique le paiement d'une tâche contractuelle à son achèvement.

Par exemple, on peut imaginer qu'un portail de nouvelles en ligne veuille automatiser le recrutement de blogueurs externes. Plusieurs contrats intelligents pourraient alors être créés. Ces derniers pourraient préciser qu'un blogueur sur la plateforme sera rémunéré 500 $, en devises virtuelles, par tranche de 100 000 visiteurs attirés grâce à des contenus originaux. Même les blogueurs qui ne connaissent pas ce portail auraient l'assurance d'être payés, puisque ce montant serait en quelque sorte caché, grâce à la cryptographie, jusqu'à la conclusion du contrat.

Une fois le chiffre de 100 000 visiteurs atteint, le montant serait automatiquement versé au blogueur. Advenant que le directeur du portail (ou un algorithme) juge que le contenu produit par un blogueur n'est pas original, un mécanisme d'arbitrage pourrait être prévu au contrat. Il serait possible qu'un arbitre, qui pourrait très bien être un humain, se voie alors confier le mandat de décider si le travail du blogueur correspond ou non au contrat. En échange de son jugement, il pourrait percevoir 5 % de la valeur du contrat, qui lui serait automatiquement versé en devises virtuelles.

Les contrats intelligents seraient potentiellement des outils redoutablement efficaces dans les mains des entreprises, mais ils pourraient aussi faciliter l'émergence d'un tout nouveau type d'entreprises : les sociétés autonomes et décentralisées (decentralized autonomous corporation, en anglais). Ces organisations n'existeraient que sur Internet, mais rien ne les empêcherait de recourir aux services d'entreprises ou même d'humains par des contrats intelligents. Déjà, en Israël, un projet baptisé La'Zooz vise à bâtir un concurrent d'Uber en mettant sur pied une société autonome et décentralisée grâce au registre des transactions d'une cryptomonnaie créée à cette fin, le Zooz.

À Montréal, Blockstream pourrait faire en sorte que le bitcoin serve de plateforme à de tels projets. L'entreprise en démarrage, qui a complété une ronde de financement de 21 M$ US et dirigée en 2014 par le cofondateur de LinkedIn, Reid Hoffman, vise en effet à ajouter un composant au système bitcoin, les sidechains, qui soutiendrait notamment les contrats intelligents.

Évitement fiscal

Josh Klein est d'avis que les sociétés autonomes et décentralisées, presque impossibles à réglementer, remettent en question ni plus ni moins que le système politico-économique mondial. Par exemple, les États pourraient avoir du mal à imposer ces structures ainsi que les dividendes qu'elles verseront à leurs actionnaires.

De plus, Josh Klein croit que de telles sociétés pourraient être structurées de façon à permettre à une multitude d'entreprises, qui pourraient être vendues à une telle entité, d'éviter de payer de l'impôt tout à fait légalement. «Une telle organisation parapluie pourrait répartir les bénéfices de manière optimale dans le monde, a-t-il avancé. C'est une chose que les multinationales font déjà, mais qui deviendrait accessible aux PME.»

Dans ce contexte, les États, privés de recettes fiscales, pourraient être forcés à se moderniser pour attirer des citoyens... et des sociétés autonomes et décentralisées. Pour illustrer son propos, Josh Klein cite l'exemple de l'Estonie, qui permet à quiconque de devenir résident électronique et d'utiliser les services gouvernementaux et bancaires du pays par Internet.

Josh Klein entrevoit aussi un futur où les entreprises traditionnelles devront repenser leur structure pour être plus concurrentielles : «On vit dans une économie de marché où les ressources sont distribuées en fonction de l'offre et de la demande, mais à l'intérieur des entreprises, elles sont distribuées de façon hiérarchique», a souligné Josh Klein.

À la une

Bourse: ce qui bouge sur les marchés avant l'ouverture lundi 6 mai

Mis à jour il y a 14 minutes | lesaffaires.com, AFP et Presse canadienne

REVUE DES MARCHÉS. Les marchés mondiaux s'affichent en hausse.

Risques psychosociaux: avez-vous demandé l'avis de vos employés?

Mis à jour il y a 54 minutes | Catherine Charron

RHÉVEIL-MATIN. Vous devrez bientôt connaitre les risques psychosociaux qui affligent vos employés et les prévenir.

WestJet et ses chefs techniciens ont conclu une entente de principe

Mis à jour il y a 0 minutes | La Presse Canadienne

WestJet avait publié samedi un préavis de lock-out de 72 heures, qui aurait pu entrer en vigueur dès mardi.